Pierre Fonjallaz, député Vert de Lavaux-Oron, s’exprime dans Le Courrier Lavaux – Oron – Jorat sur la nécessité de soutenir les médias, et notamment les titres locaux ou régionaux, pour le bon fonctionnement de notre démocratie.

Les médias sont essentiels au bon fonctionnement de la démocratie. Ils informent, aident la population à se forger une opinion politique, sans parler de la culture, du sport, de l’économie et des autres domaines de la vie. Ils permettent également le débat avec le public et la diversité des points de vue qui font la richesse de nos échanges.

La presse a perdu environ deux tiers des rentrées liées aux annonces publicitaires ces vingt dernières années. La crise du Covid, avec des pertes publicitaires de plus de 20% a empiré la situation. Les deux milliards injectés dans la publicité en ligne, surtout en faveur de Facebook, Instagram ou Google ne profitent pas aux médias suisses. Cette situation fragilise les médias classiques ainsi que les cybermédias, particulièrement dans des régions périphériques. Les grands groupes de médias sont dans la même situation vis-à-vis de la vente de l’information mais ont tout de même une meilleure viabilité en diversifiant leurs activités avec par exemple des plateformes numériques très lucratives pour l’emploi ou l’immobilier, des accords avec Google ou autres. Conseil fédéral et parlement ont opté pour des aides équilibrées qui sont soutenues par les médias et les syndicats. Les cybermédias sont mis sur le même pied d’égalité que la presse traditionnelle. Le financement est réparti à 50% pour les grands groupes et 50% pour les petits qui recevront proportionnellement plus que les grands. Le comité référendaire de la droite craint pour l’indépendance des médias qui vont profiter de ces aides. C’est le contraire que vise ce train de mesures qui a comme objectif de participer à assurer la pérennité de la presse locale, en assurant son autonomie et son indépendance. C’est la raison pour laquelle ces aides sont indirectes et prévues sur trois axes. Une aide à la distribution, un encouragement aux médias électroniques et un soutien aux formations initiales et continues des journalistes. Elles ne concernent en aucune manière le contenu.

Je comprends une certaine résistance à soutenir des entreprises privées. Mais là, il s’agit d’une aide limitée à 7 ans, pour permettre aux médias de faire leur transition numérique, d’innover face à la l’influence énorme et croissante des GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft). Un paysage médiatique suisse diversifié à un rôle important à jouer en nous fournissant des informations de qualité.

Le Courrier Lavaux-Oron est favorable à l’aide aux médias, conscient qu’il y a une nécessité absolue d’une restructuration dans le secteur. Il est toutefois considéré comme un «gratuit» et n’aura par conséquence pas droit à ces subventions. Il faut pour cela redéfinir les catégories existantes pour que Le Courrier et le Lausanne-Cité puissent être inclus et rester une source d’informations et de vecteur de lien social important pour notre région.  

Pour ces raisons, je vous incite à voter oui au train de mesures en faveur des médias .