Nous avons frôlé le pire pour le service civil, mais grâce à nos parlementaires vert·e·s, le Conseil national s’est retourné en quelque jour. Nous faisons le point sur cette saga gagnée dans la dernière session parlementaire d’il y a quelques jours.
Tout est une question de nom. Le service civil est tout d’abord un service, donc un engagement, 365 jours, qui permet aux objecteurs de conscience de mettre leur temps à disposition d’objectifs jugés prioritaires par la Confédération. Heureusement, ce service est civil, il agit donc pour la collectivité. Cet engagement volontaire bénéficie à des structures essentielles, principalement auprès des plus jeunes, des plus âgés ou de la nature, donc au bénéfice de toutes et tous. Peut-être qu’il serait ainsi plus juste de le renommer service de solidarité !
En temps de crise, comme nous venons de la traverser, le service civil est une aide supplémentaire et importante aux EMS et aux hôpitaux. Une aide qui permet notamment de libérer le personnel qualifié pour les soins, donc d’ajouter du personnel en plus dans des équipes qui fonctionnent souvent à effectifs réduits. 
Pour rappel, près de 5’000 établissements bénéficient de l’aide des civilistes dans des domaines de première nécessité. C’est donc un service accru à la population toute entière. Un civiliste aide la paysanne de montagne, un civiliste restaure un biotope, un civiliste accompagne des résidents de homes aux rendez-vous médicaux, un civiliste est parfois médecin et un civiliste garde des enfants. S’attaquer au service civil, c’est déclarer que l’aide aux personnes n’est ni nécessaire, ni un besoin civil.  Alors que l’engagement des civilistes suisses vient de démontrer sa nécessité, aujourd’hui plus que jamais, le Conseil fédéral avait décidé d’en restreindre fortement l’accès, afin d’augmenter le nombre de recrues militaires à la place.
Sur proposition du Conseil fédéral, le National a dans un premier temps accepté de demander aux militaires souhaitant rejoindre le service civil après-coup de patienter douze mois et pour au moins 150 jours de service. Tous auraient dû accomplir une fois et demie le nombre de jours de service militaire. Mais pis encore, les médecins n’auraient plus pu faire de service civil à des postes de médecins (et cela au sortir de la crise du coronavirus).
Le résultat aurait réduit encore davantage l’accès au service civil, et donc la possibilité pour les causes sociales et environnementales de profiter du travail des civilistes et d’atteindre des objectifs impossibles sans cette aide.
Heureusement, le travail de nos parlementaires et la peur du référendum qui avait d’ores et déjà été annoncé par les Vert-e-s, les Jeunes Vert-e-s et CIVIVA ont permis de renverser la majorité du Conseil national et de refuser, en vote final, ces durcissements incompréhensibles.
Une fois de plus, nous constatons que la vague verte des dernières élections fédérales porte ces fruits et permet de faire peser la politique que nous souhaitons aux Chambres sans avoir besoin de passer devant le peuple pour faire gagner le bon sens. Que la vague continue !
Oleg Gafner et Xavier Company