
Pour une police municipale qui va à la rencontre de la population
Postulat
Pour une police municipale qui va à la rencontre de la population afin de rétablir et renforcer une relation de confiance
Suite aux décès successifs de Camila (14 ans) et de Marvin (17 ans) en fuyant la police en scooter, puis aux révélations sur les échanges de messages ou photos à caractère raciste et discriminatoire entre certains policiers dans des groupes WhatsApp privés, le Conseil communal a discuté deux soirées durant de la police de Lausanne, votant notamment de nombreuses résolutions. De son côté, la Municipalité a engagé une réforme en profondeur de la culture de travail au sein de la police municipale.
Si on revient sur les réactions qui ont suivi les décès de Camila et Marvin, une question s’est souvent posée : pourquoi fuir la police ? Plusieurs jeunes ont alors témoigné de leur peur de la police, qu’ils préfèrent fuir plutôt que de faire l’objet d’un contrôle. Cette situation est inquiétante. De nombreux jeunes ont une méfiance envers l’uniforme, qui s’est encore renforcée avec les récentes révélations qui, bien qu’elles ne concernent à priori qu’un nombre restreint d’agents, nuisent à la crédibilité de la police dans son ensemble ainsi qu’à la nécessaire relation de confiance de la population.
Au vu de ces éléments, il est donc urgent de rétablir et de renforcer la relation de confiance entre la population et la police, particulièrement chez les jeunes, les communautés étrangères et les autres publics concernés, en favorisant la rencontre et l’échange.
Ces dernières années, la Municipalité a réformé la police de proximité, engendrant malheureusement la disparition des agents de référence connus dans les quartiers, qui participaient à différents événements et allaient au contact de la population et avec qui les jeunes dialoguaient.
Actuellement, l’ensemble des élèves lausannois ont certes des contacts avec la police dans le cadre de la prévention routière puis de la prévention aux différents délits (violences, vols, stupéfiants, vandalisme, réseaux sociaux, etc.) en 5e, 8e et 10e année scolaire (brigade de la jeunesse). Certes également, la police propose occasionnellement des postes mobiles dans les quartiers ou de venir échanger autour d’un café (« Un café avec votre police ? »), mais cela n’est pas suffisant.
Aujourd’hui, pour créer un lien de confiance, favoriser le respect et désamorcer des situations conflictuelles, une véritable police de proximité doit aller à la rencontre des jeunes, des communautés étrangères et des autres publics concernés sur leurs lieux de rassemblements préférés et offrir des espaces d’échange et de dialogue informels et privilégiés, par exemple dans les écoles, les lieux d’animation socioculturelle, les événements festifs, sportifs ou culturels, etc.
Sur la base de ces différents éléments, le présent postulat demande à la Municipalité d’étudier
l’opportunité de favoriser la rencontre et l’échange entre la police et la population, particulièrement les jeunes, les communautés étrangères et les autres publics concernés, afin de rétablir et renforcer une relation de confiance.
Valéry Beaud
Marie-Claude Guerry, Marlyse Audergon, Feryel Kilani, Tania Taillefert
