Zones de rencontre : vers un partage plus équitable de l’espace public
Intervention
R10 – Rapport-préavis 2015/86 – Postulat V. Beaud « Zone de rencontre »
Les zones de rencontre sont un outil de modération de trafic qui se situe entre les zones piétonnes et les zones 30, et qui est particulièrement bien adapté pour les quartiers à dominance résidentielle. En zone de rencontre, les piétons peuvent utiliser toute l’aire de circulation. Ils bénéficient de la priorité mais ne doivent toutefois pas gêner inutilement les automobiles, dont la vitesse maximale est fixée à 20 km/h.
Les zones de rencontre permettent donc le partage de l’espace public entre les différents usagers. Les routes deviennent ainsi des rues. Elles ne sont plus seulement des espaces de circulation mais deviennent des lieux de vie, que les habitants peuvent s’approprier.
Les zones de rencontre sont donc un outil important pour améliorer la qualité de vie en milieu urbain :
- en donnant la priorité aux piétons tout en laissant passer les voitures qui en ont le besoin ;
- en faisant vivre la rue et en favorisant la vie de quartier, les relations de voisinage ;
- en améliorant la sécurité par une diminution des risques et de la gravité des accidents ;
- et en limitant les nuisances par une atténuation du bruit routier et de la pollution de l’air.
C’est fort de ce constat enthousiasmant que j’ai déposé le 5 octobre 2011 ce qui était alors mon premier postulat, intitulé « Zones de rencontre : vers un partage plus équitable de l’espace public ». Celui-ci demandait à la Municipalité d’intégrer la problématique des zones de rencontre dans la révision du Plan Directeur Communal (PDCom), de répertorier l’ensemble des emplacements appropriés pour la mise en place de zones de rencontre et de soutenir la mise en place de telles zones.
La réponse qui est contenue dans le présent rapport-préavis 2015/86 me laisse un sentiment partagé. En effet, alors que des villes comme Berne ou Bâle ont développé une véritable stratégie d’ensemble concernant les zones de rencontre, elles restent malheureusement très marginales aujourd’hui à Lausanne, avec seulement 7 zones de rencontre, résultat d’un manque de volonté politique de la Municipalité durant les dernières législatures.
Je relève par contre positivement et avec espoir que la situation s’est quelque peu améliorée depuis le dépôt de mon postulat, puisque deux nouvelles zones de rencontre ont été réalisées, que d’autres sont en projet, par exemple dans le quartier du Languedoc ou au Chemin de Bois-Genoud, et qu’une évaluation est désormais effectuée dans le cadre des nouveaux plans de quartier, et que d’importantes nouvelles zones de rencontre fleuriront ainsi par exemple à Sévelin-Sébeillon.
Si la carte annexée au rapport-préavis illustre de potentielles futures zones modérées, je regrette toutefois que la Municipalité n’ait pas répondu plus précisément à ma demande de répertorier spécifiquement les emplacements appropriés pour la mise en place de zones de rencontre. En effet, je citerais l’exemple de plusieurs zones 30 qui pourraient être à terme reconverties en zone de rencontre, qui sont beaucoup plus intéressantes pour les habitants dans les quartiers résidentiels. Une telle démarche d’identification des zones propices aurait ainsi pu inciter les habitants de ces quartiers à s’impliquer ensuite dans des projets concrets, puisqu’il est toujours bien que les habitants et usagers soient demandeurs et associés à de telles démarches.
Je préciserais encore qu’en lien avec la révision du Plan directeur communal (PDCom), nous saluons la volonté de la Municipalité d’étendre la modération de trafic à des zones particulières, notamment des centralités de quartiers et des interfaces de transports publics, où la zone de rencontre pourrait dans certains cas être l’outil le plus adapté.
Enfin, concernant la réponse au postulat de Mme Zürcher sur le quartier Sous-Gare, il est utile de préciser que la situation a déjà beaucoup évolué depuis le dépôt de son postulat en 2004 et que cette évolution va se poursuivre en lien avec le réaménagement de la gare de Lausanne et de ses alentours. Nous accepterons donc la réponse de la Municipalité et seront attentifs à la façon dont la problématique des zones modérées sera intégrée dans le projet du Pôle-Gare.
Dans les conditions évoquées ci-dessus, les Verts vous recommandent d’accepter la réponse aux deux postulats et ainsi le rapport-préavis 2015/86.
Valéry Beaud
le 22 novembre 2016