Postulat

« La marche a quelque chose qui anime et avive mes idées; je ne puis presque penser quand je reste en place; il faut que mon corps soit en mouvement pour y mettre mon esprit » selon Rousseau, philosophe de la nature et du Contrat social. Quelques siècles plus tard, notre mode de vie sédentaire jette une nouvelle lumière sur une mobilité dont le corps nous offre la possibilité toute naturelle.
Depuis la crise sanitaire, en raison du confinement, la mobilité s’est considérablement transformée. Bandes cyclables, modération de la vitesse des voitures, voire piétonisations ont progressé. Une opportunité s’ouvre pour développer la place vouée aux piétons et l’aménager pour plus de confort, de convivialité, et de qualité de vie au bénéfice du plus grand nombre. Au sein de notre ville soucieuse d’offrir à toute sa population un cadre de vie où les piétons puissent circuler librement, au même titre que la faune et la flore.
Ce serait en effet équitable d’accorder aux piétons une place autre que des trottoirs étroits et des rues coupées avec d’épaisses lignes jaunes. Il n’échappe pas à l’œil attentif que ces passages pour piétons illustrent une sorte de relation de force entre les catégories. Leur fonction sociale et utilitaire est très claire. L’impression visuelle en revanche est écrasante lorsque deux ou plusieurs passages piétons se côtoient de près.
Tous les autres types de mobilités que la voiture, dirait-on, sont pensés comme accessoires. Vue la modification de comportements, le moment serait idéal de mettre sur pied un plan de la ville qui inclue les piétons quant aux commodités dont jouissent les autres acteurs de mobilité. L’exemple de Londres, de grands espaces piétonniers au centre d’un carrefour… des espaces ornés graphiquement et en couleur, c’est-à-dire visible et agréable à l’œil. Se féliciter de l’exemple de nos boîtes électriques de Lausanne, officiellement décorées par des tags et autres images qui ajoutent une touche visuelle à la technique.
Notre Ville appartenant à tous ses habitant.e.s, dès lors prévoir la place publique dédiée à toutes et tous est un facteur central pour une qualité de vie conviviale répondant aux critères écologiques et esthétiques notamment dont la santé publique, un air pur, des espaces verts et tout ce qui préserve l’environnement, mais aussi un espace culturellement ouvert et accueillant pour une marche plus confortable disponible au plus grand nombre.
Ce postulat invite la Municipalité à étudier la possibilité
– d’inclure dans le PACom une réflexion d’ensemble pour embellir nos passages piétons et trottoirs du point de vue des piétons qui sont les principaux protagonistes de l’utilisation urbaine, de loisir et commerciale.
– d’élargir les trottoirs pour que leur étroitesse ne dissuade pas de les utiliser ou à marcher en file faute de pouvoir se croiser. Manière délicate, mais claire de laisser le piéton sur le bord de la route pour ainsi dire.
– d’orner, à l’intention de la population, citadin.e.s ou touristes, les espaces dédiés aux piétons, avec des formes et des couleurs, esthétique qui fait partie de l’impact de l’urbanisme sur l’harmonie de notre ville et de son ouverture.
Sima Dakkus
Note
Par exemple, la Ville de Genève a créé une Voie Verte  pour l’agglomération. Sortes de couloirs écologiques pour piétons. D’autres exemples de villes piétonnes traversent l’Europe et le monde. Là où existe un plan urbanistique global et cohérent. Bruxelles, ville culturelle, Londres, etc.

Dessin du Suédois Karl Jilg