Interpellation

Nous voterons le 4 mars prochain sur l’initiative « No Billag », qui porte sur la suppression de la redevance de réception pour la radio et la télévision, ainsi que sur la fin du financement par la Confédération de chaînes de radio ou de télévision.
Si la Confédération finance, via la redevance, tant des chaînes de radio ou de télévision privées ou publiques régionales, telle que la chaîne « La Télé », la majeure partie de cette redevance est destinée à la Société Suisse de radiodiffusion et télévision (SSR). Le montant de cette redevance est ensuite réparti à l’interne de la SSR, entre les régions linguistiques (en privilégiant proportionnellement les régions plus petites pour assurer un service public de qualité dans les quatre langues nationales) et ensuite entre les différentes chaînes de radio et télévision publiques.
En plus de cela, la SSR investit directement dans le cinéma suisse, à hauteur de CHF 27 millions par année via le Pacte de l’Audiovisuel et soutient financièrement divers festivals audiovisuels. Ses chaînes soutiennent en tant que partenaire média de nombreux autres festivals, dont certains à Lausanne (par exemple le Festival de la Cité et le Festival Jazz Onze + ou la Fête du slip), également soutenus par la Ville de Lausanne.
Lausanne se profilait il y a peu comme la plaque tournante des médias romands, en accueillant les journaux des groupes Tamedia et Ringier, la chaîne La Télé, diverses radios privées et les chaînes de radios de la RTS. En effet, notre Ville accueille la Maison de la radio de la RTS, regroupant toutes les chaînes de radio francophones de la SSR. Bien que cette institution envisage de déménager sur le campus de l’EPFL d’ici à 2020, nombre de ses collaborateurs sont domiciliés à Lausanne et y resteront domiciliés probablement avec le déménagement de leurs locaux professionnels dans la région lausannoise.
La Ville de Lausanne, ainsi que des événements, institutions et associations qu’elle soutient sont dès lors fortement liés à la SSR, à ses chaînes de radios ou à son activité. L’initiative « No Billag », qui envisage de supprimer les chaînes de radio et télévision publiques, et donc de faire disparaître la SSR (en tout cas selon les déclaration de sa direction), impactera immanquablement l’environnement économique, médiatique et culturelle de la Ville. Après les coupes régulières effectuées dans les rédactions de presse écrite des médias romands (basés à Lausanne), cette votation nous amène également à nous demander la place qu’entend prendre la Ville Lausanne dans le futur paysage médiatique. En effet, avec une presse écrite toujours plus restreinte et sans média de radio ou de télévision publique, le contrôle que doit effectuer la presse sur le monde politique (nommé « chien de garde de la démocratie » par la Cour Européenne des Droit de l’Homme) devient toujours plus difficile… alors qu’il est fondamental.
Ces éléments nous amènent dès lors à poser les questions suivantes à la Municipalité, afin de voter en connaissance de cause le 4 mars prochain:

  1. Comment la Municipalité envisage l’avenir de la presse à Lausanne, notamment en ce qui concerne la suppression récente de nombreux postes de travail dans les journaux du groupe Tamedia, la disparition de L’Hebdo, ainsi que les risques liés à l’initiative « No Billag » ?
  2. La Municipalité s’est-elle déjà déterminée sur l’initiative « No Billag » et si oui, sur la base de quels arguments ?
  3. Est-il possible d’estimer les pertes d’emplois lausannois liées à la disparition de la SSR, et donc de ses chaînes de radio basées à Lausanne ?
  4. Quels sont les festivals lausannois, et de la région lausannoise, qui sont soutenu d’une manière ou d’une autre par la SSR ou l’une de ses chaînes ?
  5. Quelle sorte de soutien apporte la SSR ou l’une de ses chaînes à ces festivals ?
  6. Quelles seraient les conséquences, financières ou de tout autre ordre, pour ces festivals, en cas de disparition de la SSR ou de ses chaînes ?
  7. Quelles seraient les conséquences, notamment financières, pour la ville de Lausanne si ces festivals n’étaient plus soutenus par la SSR ou l’une de ses chaînes ?
  8. Quel serait l’impact en termes de perte de droits de diffusion pour les institutions culturelles lausannoises dont les productions sont parfois reprises par la RTS (OCL, notamment) ?

Nous remercions par avance la Municipalité pour ses réponses.
Xavier Company
La réponse de la municipalité (2 mars 2017)