Question écrite

En cette période de crise du Covid-19, la presse s’est particulièrement fait l’écho des victimes de violences domestiques, le confinement représentant un facteur d’aggravation de leur situation déjà difficile en temps normal. Leur augmentation guettant nombre de personnes – particulièrement femmes et enfants –, aucun risque ne saurait être pris qui leur porterait atteinte, raison pour laquelle il est expressément important de s’assurer que les mesures et moyens de prévention et de protection nécessaires sont mis en œuvre par la Municipalité.

Si on peut l’en féliciter pour l’inscription d’une
rubrique violences domestiques au répertoire pratique pour les familles spécial
COVID-19, ainsi que le relais de ces informations sur les réseaux sociaux, ceci
pourrait ne pas être considéré comme suffisant au vu de la menace qui pèse sur nombre
de nos concitoyen-ne-s ici et maintenant. On peut en effet partir du principe
que le confinement représente une difficulté supplémentaire pour l’appel à
l’aide ou la fuite. Si la question de l’émancipation restera toujours difficile
et complexe, le confinement réduit considérablement la marge de manœuvre dont
peuvent disposer les victimes de violences domestiques pour se faire entendre
ainsi que les possibilités de repérage par leur entourage. Il est en outre fort
à parier qu’une part significative de la population ne consulte pas le site
Internet de la Ville, pas plus qu’elle ne suit sa page sur les réseaux sociaux.

Il est ainsi impératif et urgent de déployer toutes
les mesures et moyens nécessaires afin de protéger ces victimes durant le
confinement, notamment par une communication et une sensibilisation proactive
de la population et des voisin-e-s que nous sommes tou-te-s (et par là pouvoir
tenir le rôle de lanceurs/ses d’alerte), ainsi qu’une collaboration accrue avec
les professionnel-le-s et expert-e-s, qu’il s’agisse du corps de police, des
enseignant-e-s et éducateurs/trices ou d’associations et fondations actives
dans le domaine.

Au vu de ce qui précède,
les sous-signataires demandent à la Municipalité :

  • Si
    elle a mis en place des mesures et moyens supplémentaires d’aide aux victimes
    de violences domestiques durant le confinement, outre l’inscription de la
    rubrique violences domestiques qui
    figure au répertoire pratique pour les
    familles
    spécial COVID-19, ainsi que le relai de ces informations sur les
    réseaux sociaux ?
    Si oui, lesquels ?
  • Si
    elle dispose d’une force opérationnelle « violences
    domestiques durant le confinement », à l’instar de ce qui a été fait dans
    d’autres administrations publiques ?
    Si oui, comment et autour de quels buts s’organise-t-elle et qui en sont ses
    membres ?
  • Si elle collabore avec les associations et fondations
    actives dans le domaine, ceci afin de prévenir les violences et protéger les
    victimes ? Pour ce qui concerne les enfants, avec le corps enseignant, les
    éducateurs/trices (APEMS, maisons de quartier, etc.) et le Service de
    protection de la jeunesse ? Si oui, qui en font partie ?
  • Si elle a prévu d’engager des moyens supplémentaires dans
    sa communication, ceci afin de sensibiliser un public le plus large possible – par exemple dans les médias traditionnels, l’espace
    public ou encore les transports publics ? Si oui, quels supports sont d’ores
    et déjà envisagés/engagés ?

Sara Soto, Sima Dakkus, Daniel Dubas, Ngoc Huy Ho