Intervention

En préambule, je tiens à remercier chaleureusement la Municipalité pour la réponse apportée à mon interpellation « Quel écoquartier à Malley ? ».
Au sein de cet hémicycle, nous avons jusqu’ici beaucoup parlé de l’écoquartier des Plaines-du-Loup, mais le projet d’écoquartier de Malley mérite aussi qu’on lui accorde un peu de temps. Je parlerais plus particulièrement ici d’une partie de ce vaste projet, du Plan de quartier (PQ) dénommé « Malley- Gazomètre », qui accueillera à terme quelques 2’250 habitants et emplois. Si son périmètre se situe territorialement sur les communes de Prilly et de Renens, il est par contre en très grande majorité propriété de la Commune de Lausanne. En tant que propriétaire, la Commune de Lausanne a donc une grande responsabilité pour la réussite de ce projet d’écoquartier. Elle se doit d’être ambitieuse, exemplaire et exigeante, notamment au travers du choix des investisseurs, afin d’assurer que le nouveau quartier soit non seulement une réussite au niveau écologique, mais également du point de vue social et de la vie du quartier.
Jusqu’ici, nous n’avons pourtant eu que très peu d’informations sur ce projet et sur les intentions municipales, raison pour laquelle j’ai souhaité poser un certain nombre de questions à la Municipalité. Aujourd’hui, la réponse me satisfait moyennement.
Elle me satisfait au niveau de intentions annoncées pour assurer la qualité de ce futur écoquartier, en termes énergétique, écologique, de mixité fonctionnelle, de présence d’activités génératrices d’animations au rez-de-chaussée, de réalisation d’un parc urbain et d’espaces publics de qualité notamment.
Je dois par contre avouer être un peu déçu des réponses apportées en termes de mixité sociale et d’investisseurs. Si je peux comprendre le taux relativement bas de logements subventionnés étant donné que celui-ci est dépendant des communes territoriales, je m’étonne par contre de la relativement faible part de logements à loyers contrôlés annoncée. En tant que propriétaire, la Commune de Lausanne devrait pouvoir imposer un contrôle des loyers pour une plus grande part des logements, par le biais des droits de superficie.
Je regrette également que la Municipalité ne soit pas capable de donner aujourd’hui des intentions claires sur le modèle de développement, la valorisation foncière ou le processus d’attribution des lots. Alors que ce projet a été initié il y a plus de 10 ans, cela donne l’impression que la Municipalité n’y a pas encore vraiment réfléchi, comme si Malley était un peu trop éloigné du centre de Lausanne, alors que c’est toute une nouvelle centralité de l’agglomération qui va s’y développer. Aujourd’hui, le Plan de quartier devrait être à bout touchant et les conventions avec les communes territoriales sont signées, c’est désormais au propriétaire de prendre en main le développement du projet.
Je regrette particulièrement la réponse faite concernant les coopératives d’habitants. Tout en étant favorable à leur implication, la Municipalité se réfugie derrière la mise en place d’un système de crédits-relais par les communes territoriales. Si il est vrai qu’on est en droit d’espérer un soutien de ces communes, le choix d’impliquer ou non des coopératives d’habitants est aussi un choix de politique du logement de notre Municipalité, en tant que propriétaire. Et les crédits-relais pourraient aussi être mis en place par la commune de Lausanne, sachant qu’ils ne sont d’ailleurs d’une part pas forcément utilisés par toutes les coopératives et d’autre part il ne s’agit que d’un prêt soumis à intérêts, sans conséquences financières majeures sur les comptes lausannois.
Tout en réitérant mes remerciements à la Municipalité pour ses réponses et en saluant une grande partie des intentions annoncées, je constate donc que beaucoup reste à faire pour aboutir à un véritable écoquartier et je prie la Municipalité d’être aussi ambitieuse pour l’écoquartier de Malley que nous l’avons été pour celui des Plaines-du-Loup.
Valéry Beaud