Interpellation

Le projet d’agglomération Lausanne-Morges (PALM) définit 5 parcs d’agglomération : Blécherette, Roveréaz, Sauvabelin, Venoge et Vidy. Celui de la Blécherette a fait l’objet d’une étude spécifique dans le cadre du chantier 4a du schéma directeur du nord-lausannois (SDNL) sur la stratégie de préservation et d’évolution de la nature et du paysage (volet B). Elle propose la création d’un parc agricole récréatif et culturel (P.A.R.C), avec des intentions et des propositions d’aménagement. Cette étude a été adoptée par les communes du SDNL le 22 novembre 2012, avec l’ensemble du chantier 4a.
Sur son site internet, la Ville de Lausanne décrit le projet de parc d’agglomération de la Blécherette de façon assez enthousiasmante : « le projet P.A.R.C est inscrit dans une volonté de rapprocher le monde rural et le monde urbain. C’est l’occasion de développer un projet urbanistique original qui concilie préservation de la nature, création d’un espace de détente pour les lausannois et pérennisation de l’agriculture de proximité ».
Elle précise que « l’aménagement du parc d’agglomération de la Blécherette met en relation trois valeurs distinctes et convergentes :
– une valeur sociale en créant un espace de délassement et de loisirs doux facilement accessible et complémentaire aux bords du lac ;
– une valeur économique en pérennisant les activités agricoles au travers d’une évolution des pratiques de production et de distribution, en facilitant par exemple la vente directe de produits locaux «à la ferme» ;
– une valeur environnementale et paysagère en valorisant la transition entre la campagne et la ville tout en renforçant la cohabitation entre la nature, le paysage et l’urbanisation ».
Ambitieuse, elle précise encore que le parc d’agglomération de la Blécherette « doit devenir un site modèle en termes de développement territorial durable à l’échelle de l’agglomération », ce que nous appelons également de nos vœux.
Un article paru dans le quotidien 24 Heures le 9 août 2017 (page 17) tempère toutefois un peu cet enthousiasme. Il mentionne en effet que « depuis la validation, en 2012, du concept d’un Parc d’agglomération par les communes, le projet n’a pas avancé d’un pouce ». Selon le chef de projet du SDNL, si le « concept est toujours valable », il parle de « flottement », d’une « période de flou et de remise en question », et précise qu’il faudra patienter jusqu’en 2040, voire 2050, pour que la campagne de la Blécherette change de visage, « pour autant qu’il y ait une étincelle politique à un moment donné ». L’article mentionne encore que les communes « n’en font pas une priorité ».
L’ensemble de ces affirmations sont pour le moins préoccupantes alors que les parcs d’agglomération se doivent d’accompagner la densification du périmètre compact du PALM, en offrant de nouveaux espaces récréatifs et de loisirs simultanément à l’accueil des dizaines de milliers de nouveaux habitants. Celui de la Blécherette révèle de plus un potentiel tout particulier pour assurer une transition de qualité entre le milieu urbain et le milieu rural.
Il est encore utile de rappeler les attentes du Conseil communal à ce propos, lui qui a renvoyé à la Municipalité le 28 avril 2015 le postulat de Sophie Michaud Gigon et Valéry Beaud intitulé « Pour un lieu consacré à la valorisation de l’agriculture de proximité dans le Nord-Ouest lausannois », qui demandait à la Municipalité d’étudier, en coordination avec les acteurs existants, l’opportunité de créer dans le Nord-Ouest lausannois un lieu consacré à la valorisation de l’agriculture de proximité, par exemple à l’une ou l’autre des fermes de la Blécherette ou du Solitaire.
Sur la base des éléments présentés ci-dessus, l’objet de cette interpellation est de poser les questions suivantes à la Municipalité :
1. Comment la Municipalité se positionne-t-elle face à l’article du quotidien 24 Heures susmentionné, notamment les affirmations de « flottement », de « remise en question » ou d’absence de priorité ?
2. Quelles sont aujourd’hui les intentions de la Municipalité pour le Parc d’agglomération de la Blécherette ?
3. Quel rôle la Ville de Lausanne, qui est à la fois commune territoriale et propriétaire foncier, compte-t-elle jouer dans ce projet ?
4. Quel est l’état de la coordination intercommunale à propos de ce projet ?
5. Quelles sont les prochaines échéances et quel est le calendrier indicatif de ce projet ?
6. Est-ce que des aménagements légers et temporaires ne pourraient pas être mis en place rapidement, afin de permettre l’appropriation du parc par la population et d’en tester les usages ?
Valéry Beaud
Sophie Michaud Gigon