Postulat

L’offre en logements adaptés aux besoins ne passe pas que par la construction de nouveaux bâtiments mais aussi par une meilleure exploitation des surfaces habitables, en favorisant l’échange d’appartements.
Depuis les débats autour de la LAT (loi sur l’aménagement du territoire adoptée par le peuple en mars 2013), la question de l’utilisation du sol a encore gagné en actualité. L’utilisation de ce bien précieux est au centre de nombreuses préoccupations autant de la population que des collectivités publiques. Les intérêts sont multiples : offres en logements, en terrains verts et ouverts, en espace de détente, en surface pour des activités économiques et artisanales. Les contraintes également: raréfaction des surfaces agricoles, Dichtestress de la population (sentiment très fort d’être à l’étroit, en particulier sur l’arc lémanique) et opposition face à la densification vers l’intérieur, voulue par la LAT.
Lausanne a connu ces dernières années un taux de vacance extrêmement bas et a mené une politique du logement offensive en créant et faisant créer des milliers de nouveaux logements. Le plus important était de produire de nouvelles surfaces habitables. Les Verts proposent aussi de regarder la situation sous un autre angle, celui de l’utilisation optimale des ressources et aussi de la qualité d’un logement adapté aux besoins individuels (services, transports, ascenseurs, etc.). S’adapter à la demande en logement est passée uniquement par la création de nouveaux quartiers dans des friches, ou par la densification de certains secteurs. Dans plusieurs quartiers de l’agglomération lausannoise, la population a réagi fortement face au changement, face à la menace sur le patrimoine bâti et face à la crainte d’une perte de qualité de vie. Densifier de manière qualitative devrait certes continuer d’être un objectif même s’il n’est pas aisé à atteindre en terrain déjà construit. Mais une autre piste doit être davantage prise en compte par les collectivités.
Augmenter l’offre en surfaces habitables passe en effet aussi par une meilleure utilisation des logements existants. Meilleure, soit évitant le gaspillage et adaptée aux besoins. Dans une vie, les besoins en surface habitable changent. Lorsque un ménage de cinq personnes passe à deux ou à un, il faudrait pouvoir changer de logement. Les appartements inexploités représentent d’ailleurs aussi un gâchis. Le plus grand frein à un changement est la difficulté à trouver un appartement au même prix, certains appartements ayant des loyers extrêmement bas lorsque les locataires n’ont pas changé depuis 30 ans. La collectivité doit favoriser une utilisation optimale du sol construit. A Berne, des bourses d’échange se sont mises en place pour favoriser l’échange d’appartements adaptés aux besoins. Il existe également en Suisse alémanique des coopératives qui adaptent le prix du logement au nombre de personnes l’occupant (Belegungsvorschriften). Ces types de coopératives ou modèles s’y apparentant pourraient aussi être encouragés par les autorités.
Par le présent postulat, je souhaite demander à la Municipalité d’étudier – au niveau de l’agglomération – les possibilités de la commune de favoriser une utilisation optimale des surfaces habitables.
Sophie Michaud Gigon