Intervention

Au moment du dépôt de mon postulat « Pour une différenciation de l’offre en stationnement selon le type de localisation, aussi pour les affectations au logement« , il y a presque 4 ans, la quasi totalité des projets urbanistiques et de construction sur le territoire de la commune de Lausanne comportaient le nombre maximal de places de stationnement autorisées pour les logements, soit une place par 100 m2 de surface brute de plancher (SBP) ou par appartement (+ 10 % pour les visiteurs), cela indépendamment du type de localisation, soit de leur accessibilité en mobilité douce ou de la fréquence des transports publics.

 
Les exigences de dimensionnement de l’offre en stationnement n’avaient donc pas suivi l’évolution des pratiques de déplacement, le développement de l’offre en transports publics et en infrastructures pour la mobilité douce, la diminution du taux de motorisation des ménages, le développement de l’auto-partage, etc. Les conséquences de cette politique sont aujourd’hui visibles : de nombreux parkings résidentiels ont été surdimensionnés et se retrouvent partiellement vides. Les effets sont nombreux, que ce soit le report des surcoûts de construction sur les loyers, le gaspillage de grandes quantités d’énergie grise et de surfaces de sol perméable ou, plus grave encore, la remise en cause de la politique communale de stationnement pour les pendulaires, puisque de nombreuses places inoccupées dans des immeubles leur sont sous-louées.
 
Fort de ces constats, notre postulat demandait d’une part de différencier l’offre en stationnement des logements en fonction de leur localisation, comme cela se fait déjà à satisfaction pour les autres affectations. D’autre part, le Plan général d’affectation (PGA) de la Ville de Lausanne ne permettant pas de réaliser un nombre de places de stationnement inférieur à 0.5 par appartement, mon postulat demandait de permettre un assouplissement de cette limite inférieure pour des projets particuliers, afin de permettre la réalisation de bâtiments ou de quartiers « sans » voitures (< 0.2 place de stationnement par logement), dans lesquels les habitants renoncent à la possession de leur propre voiture.
 
En réponse à notre postulat, nous avons eu deux rapports-préavis pour le prix d’un. En effet, un premier rapport-préavis, le n° 2015/88 du 10 décembre 2015, a été retiré par la Municipal lors de la séance de commission, face au mécontentement du postulant et de plusieurs commissaires. Un deuxième rapport-préavis nous est donc parvenu 4 mois plus tard, le rapport-préavis n° 2016/29 du 7 avril 2016, sur lequel nous devons nous prononcer ce soir. Quelle ne fut pas alors notre surprise de découvrir un contenu très différent dans ce deuxième document, allant cette fois-ci clairement dans le sens de nos demandes. 
 
En effet, à notre satisfaction, ce rapport-préavis mentionne que la révision du PGA tiendra compte de nos demandes et de l’évolution des pratiques de déplacement, en réfléchissant d’une part à « une corrélation claire entre le niveau de desserte en transports publics et le besoin réduit en places de stationnement sur domaine privé« . La Municipalité précise d’autre part qu’elle pourrait  » élargir le champ des dérogations aux dispositions du PGA touchant au stationnement » et ainsi « accepter ponctuellement et au cas par cas des projets innovants offrant un nombre restreint de places de stationnement« . Au vu de ces éléments de réponse, les Verts accepteront le présent rapport-préavis n° 2016/29 et vous invitent à en faire de même.
 
Nous constatons par ailleurs que notre important et constant engagement au cours de la dernière législature pour que le bon nombre de places de stationnement soit réalisé au bon endroit porte déjà ses fruits, puisque plusieurs Plans de quartier (PQ) ou Plans partiels d’affectation (PPA) prévoient désormais un nombre de places inférieurs au maximum autorisé jusque là, comme en témoigne par exemple le PQ Falaise, le PPA Sévelin Nord, le PPA 1 des Plaines-du-Loup, mais aussi la plupart des projets de la Société Immobilière Lausannoise pour le Logement (SILL). Nous invitons la Municipalité à poursuivre dans cette voie et nous serons particulièrement attentif à ce que les bonnes intentions contenues dans ce rapport-préavis soient retranscrits dans la prochaine révision du PGA.