Rapport-préavis 2017-43

Réponse aux postulats Litzistorf, Michaud Gigon et consorts sur la santé en ville

Intervention

En automne, les primes d’assurance maladie et les coûts de la santé se rappellent à nous, nous avons dépensé 80 milliards pour les soins en Suisse en 2016 et 1/3 des soins est pris en charge par les ménages. Devant cette réalité, on a tendance à oublier que la santé, c’est beaucoup plus que les soins. En Europe 65% de la population subit des niveaux sonores élevés, 40 millions de personnes respirent un air non conforme aux normes OMS, ayant des effets sur la santé. Et les études sont nombreuses aux Etats-Unis sur l’influence de l’urbanisme sur la sédentarité donc sur l’obésité.
Eh oui, notre santé est déterminée par notre capital génétique mais aussi et en grande proportion par nos conditions de vie, notre alimentation, le sport que nous faisons, les liens sociaux que nous tissons. Et pour ces paramètres, le cadre de vie est essentiel; c’est ainsi, et c’est une bonne nouvelle, que la Ville a une influence déterminante sur la promotion de notre santé. La Fondation nationale Promotion santé suisse a bien reconnu que les villes avaient leur partition à jouer puisque le titre de leur conférence en janvier 2019 s’intitule « les villes et les communes au cœur de la santé ».
La géomédecine est une science en plein essor articulant le savoir géographe et médical : en une phrase : l’impact de l’environnement urbain sur notre santé. Les architectes peuvent faire baisser la pression artérielle ! Dans le projet métamorphose, la PMU a vu l’occasion unique d’associer urbanisme et santé avec les objectifs suivants : favoriser le mouvement dans la population habituellement sédentaire, réduire les obstacles à la marche en milieu urbain et mettre en évidence les impacts de l’urbanisme et des transports sur la santé. Ainsi est née la démarche métaSanté (pour métamorphose).
Le rapport métaSanté remis à la Ville en octobre 2014 relève ainsi qu’une majorité des effets bénéfiques pour la santé peuvent l’être sans faire de sport, mais par la pratique régulière d’activités physiques d’intensité modérée assimilables à des activités de la vie quotidienne. La principale stratégie étant de changer la perception des gens sur l’offre du voisinage en commerces et services, afin qu’ils s’y rendent à pied, de créer une perméabilité avec les espaces verts alentours, de garantir le libre accès à des équipements sportifs ou des espaces extérieurs de qualité, bref des préoccupations que les Verts ont relayés ces dernières années dans leurs actions et interventions politiques.
Ce rapport-préavis répond ainsi aux objets que nous avons déposés sur la promotion de la santé par les villes, sur une extension de cette démarche métaSanté à toute la ville, et concrètement, sur un projet de parcours santé reliant les forêts des quartiers du Nord lausannois, en utilisant l’existant et en créant un lien avec le nouveau quartier, en intégrant ce bloc sorti de terre au tissu urbain composé de Bois-Mermet et de la campagne du Désert. En effet, la barrière psychologique face au sport ou au mouvement est clairement atténuée lorsque les espaces verts sont reliés entre eux. Tout se tient.
Lors d’une journée sur le thème organisée par de Rue de l’avenir en 2015, Reto Auer, médecin et ami, relevait :
« l’urbaniste a un rôle crucial une fois que le patient a passé la porte du cabinet! Il peut créer des environnements qui invitent à la marche, à l’activité physique, à la rencontre. Le défi du futur est de modifier l’environnement pour que le choix sain soit le choix simple.»
La ville a choisi de répondre dans ce sens à ces 3 postulats verts et nous vous invitons à adopter avec élan ce rapport-préavis afin de poursuivre dans cette voie.
Sophie Michaud Gigon