Question écrite


En
ces temps difficiles pour l’ensemble des secteurs économiques et
des professions, la presse souffre aussi et
sa situation est particulièrement
préoccupante au regard de son importance pour le fonctionnement
démocratique.
Bien souvent déjà fragilisés, de nombreux médias doivent réagir
face à la crise du coronavirus : réduction du nombre de pages
publiées, recours au chômage partiel et réflexion sur les mesures
futures à prendre.

Le
paradoxe est total : alors que la presse joue un rôle essentiel en
cette période de crise où le contenu journalistique produit au
sujet de l’évolution de la pandémie assure une information
professionnelle et de qualité à la population, preuve s’il en faut
le nombre de consultations des articles en hausse et la forte
augmentation du nombre de nouveaux abonnés annoncé par plusieurs
titres, les revenus publicitaires baissent massivement, obligeant
ainsi des titres à réduire la voilure.

La
Confédération devrait annoncer des aides, le canton de Vaud a
promis un plan d’aide de 6,2 millions de francs en janvier dernier,
il s’agit aussi d’actionner les leviers au niveau communal.
Sachant que la
presse régionale est doublement impactée par les annulations
massives de manifestations qui la prive de contenu et d’annonceurs,
c’est
le moment pour la ville de Lausanne d’engager rapidement son budget
annuel prévu pour soutenir la presse et d’envisager un
renforcement des moyens dédiés à son soutien à moyen terme en
mettant en place de nouvelles mesures de soutien pérennes.

Eu
égard aux quelques éléments qui précédent, les interpellateurs
se permettent de poser les questions suivantes à la Municipalité :

  1. Comment la Municipalité analyse-t-elle la situation actuellement vécue par la presse en Suisse romande et en particulier celle des titres couvrant l’actualité lausannoise ?
  2. La Municipalité a-t-elle prévu de prendre des mesures urgentes pour soutenir la presse ?
  3. La Municipalité envisage-t-elle d’engager rapidement le budget prévu annuellement (70’000 francs) en publiant davantage d’annonces dans les médias papier couvrant l’actualité lausannoise (24 heures, Le Temps, Le Courrier, Lausanne Cités) ?
  4. Si oui à la question 3), est-il envisagé, par exemple, de publier sous forme d’annonces, les mesures de protection recommandées par l’OFSP, celles décidées par la ville ou encore des remerciements adressés aux travailleuses et travailleurs des secteurs économiques les plus exposés ?
  5. Etant donné la suspension des mises à l’enquête et donc de leur publication dans 24 heures et sur le portail emploi-romand.ch, ainsi que d’une partie des offres d’emploi, la Municipalité envisage-t-elle d’utiliser le budget annuel prévu à cet effet d’une autre manière, notamment par des publicités, pour soutenir les médias papier couvrant l’actualité lausannoise ?
  6. Enfin, dans l’optique des difficultés probables à venir pour la presse, la Municipalité prévoit-elle d’autres mesures à moyen terme (comme la gratuité des caissettes, l’augmentation du nombre d’abonnements pris par la ville, une subvention aux abonnements pour certaines catégories de la population, comme les jeunes ou les retraités) ?
  7. Enfin, dans un registre quelque peu parallèle, en cette période d’absence de tout événement sportif ou culturel, la Municipalité a-t-elle envisagé de mettre gratuitement à disposition de la presse les archives auxquelles elle a accès ou d’inciter les organisations présentes sur le territoire communal (notamment le CIO, les diverses fédérations sportives ou encore les festivals lausannois) à le faire, pour permettre d’assurer un divertissement supplémentaire aux personnes confinées qui n’impacte pas les budgets des médias ?

Ilias Panchard, Xavier Company, Selsabil Maadi, Sima Dakkus, Anne Berguerand, Sara Gnoni