Interpellation urgente

La presse nous apprenait la semaine dernière que la compagnie électrique Alpiq a essayé sans succès de céder ses centrales nucléaires de Gösgen et de Leibstadt au groupe français Electricité de France (EDF). Jens Alder, président du conseil d’administration d’Alpiq, a par ailleurs déclaré que la compagnie électrique serait désormais prête à brader ses centrales nucléaires « à l’Etat, même pour un franc symbolique ». La société estime encore que dans les dix prochaines années elle va encore perdre de l’argent.
Cela démontre une fois de plus que l’énergie nucléaire est une source d’électricité devenue chère dans son exploitation, chère dans sa gestion, chère dans son démantèlement et dont plus personne ne semble vouloir. Nous le savons aussi, les risques encourus augmentent avec l’âge des centrales, mettant ainsi en danger le plateau suisse tout entier. La population se prononce prochainement pour une sortie progressive du nucléaire.
Indépendamment de cette décision, la Ville de Lausanne, via ses Services Industriels et les diverses participations aux sociétés électriques suisses, est actionnaire d’une centrale nucléaire. Nous apprenions par le 24 heures, hier encore que «les SIL ont acheté en 2015, 5,7% de leur électricité à des fournisseurs nucléaires». La vente à perte du courant produit actuellement, les prix croissants des maintenances et réparations, puis le démantèlement des centrales, et finalement la gestion des déchets nucléaires impliquent des coûts conséquents.
Face aux problèmes financiers rencontrés par ces sociétés possédant des centrales nucléaires dans lesquelles les SIL ont des parts, nous souhaiterions savoir :

  • – Dans quelle mesure la Ville a-t-elle été informée du projet d’Alpiq? Les membres de la municipalité présents au sein du Conseil d’EOS sont-ils intervenus dans cette affaire et si oui, de quelle manière ?
  • – Quelle appréciation politique la Municipalité porte-t-elle sur les projets d’Alpiq ?
  • – Quels sont les impacts financiers découlant de cette situation pour la Ville ?
  • – De quels moyens la Ville dispose-t-elle pour demander à EOS de désinvestir du nucléaire ? Quelles conséquences financières et en terme d’approvisionnement pour  la ville résulteraient d’un désinvestissement de ces centrales nucléaires ?
  • – Si ce désinvestissement n’est pas envisageable mais dans la perspective d’une sortie programmée du nucléaire, comment la Ville compte-t-elle offrir à l’ensemble des  Lausannoises et Lausannois du courant 100% renouvelable ?

 
Géraldine Bouchez
Léonore Porchet
Vincent Rossi
Hadrien Buclin, Ensemble à Gauche
Romain Felli, Parti Socialiste