Intervention

En préambule, il me semble utile de préciser que les Verts ont été un peu étonné du dépôt de ce postulat que nous jugeons redondant avec celui de Madame Decollogny (« Qualité de vie – pour un 30 km/h au centre-ville »), qui avait été pris en considération par le Conseil communal le 28 mai 2013 et qui est toujours en cours de traitement, avec déjà la réalisation d’une des demandes par le test de réduction à 30 km/h la nuit sur les avenues Vinet et Beaulieu.
Cela dit, pour les Verts, l’état actuel du trafic individuel motorisé en ville de Lausanne reste insatisfaisant, trop important, avec une trop grande part de trafic de transit, les conséquences étant notamment :

  • péjoration de la qualité de vie des lausannoises et des lausannois ;
  • détérioration de notre environnement ;
  • impacts négatifs sur la santé des populations ;
  • diminution de l’attractivité de la ville ;
  • etc.

Il est également utile de rappeler ici que tant les valeurs limites d’immission de l’Ordonnance sur la protection de l’air (OPair) que de l’Ordonnance sur la protection contre le bruit (OPB) sont largement dépassées dans une grande partie du centre ville, principalement en raison du trafic routier.
Pour lutter contre la pollution sonore, la législation fédérale oblige les propriétaires des routes à assainir les tronçons qui causent un bruit excessif d’ici à 2018. On sait déjà que ce délai ne pourra être tenu à Lausanne, mais il est temps de prendre des mesures pour améliorer rapidement la situation. L’OPB est en ce sens très claire, les mesures doivent être prises en premier lieu à la source, ce qui produit un effet partout, à la différence des mesures sur le chemin de propagation du bruit (par exemple des parois) ou sur les récepteurs (de type fenêtres antibruit). Parmi ces mesures à la source figure une limitation de la vitesse, mesure particulièrement efficace. Je rappelle d’ailleurs qu’une réduction de la vitesse de 50 à 30 km/h engendre une diminution du bruit d’environ à 2 dB(A) selon les modèles de calcul, même plus en réalité, ce qui constitue une diminution très significative étant donné l’échelle logarithmique des décibels.
Dans ces conditions, les Verts accepteront la prise en considération de ce postulat, la diminution de la vitesse à 30 km/h faisant partie de l’éventail de mesures qui doivent être envisagées pour modérer le trafic routier et diminuer les nuisances associées.
Les Verts tiennent toutefois à préciser que contrairement aux propos du postulant en commission, nous ne souhaitons pas généraliser l’application de « zones 30 » les yeux fermés, celles-ci n’étant qu’une mesure parmi d’autres, parfois trop contraignante. Ainsi, pour chaque tronçon routier, la solution la plus efficiente doit être recherchée, qui peut être la « zone 30 », mais qui peut aussi être autre, par exemple un aménagement de la chaussée permettant d’abaisser la vitesse à 30 km/h (sans être formellement une zone 30), voire une zone de rencontre, solution encore bien plus pertinente dans les quartiers d’habitation notamment. Nous sommes également très sceptiques sur l’idée de multiplier de nouveaux giratoires au centre-ville, ce qui semble assez difficile dans un contexte très urbanisé où l’espace public est déjà très contraint.
C’est donc bien avec ces réserves que les Verts vont accepter la prise en considération du postulat de M. Calame, qui viendra simplement s’intégrer dans le rapport-préavis à venir concernant la réponse à celui de Madame Decollogny.
Valéry Beaud