Intervention

Postulat de Claude Calame « Pour des soins à domicile satisfaisant personnel et patient-es »

Le dépôt de ce postulat se base sur deux observations : 
La contribution de la Ville de 13 millions à la Fondation Soins Lausanne devrait lui donner un droit de regard sur la gestion de cette fondation. 
Et, les conditions de travail des collaboratrices et des collaborateurs se sont considérablement péjorées, notamment en raison des tâches de documentation des soins qui sont demandées et qui induisent le sentiment d’être surveillé par la hiérarchie. 

Or, au moment du dépôt du postulat la FSL se trouvait justement dans une phase de transition. Depuis, une nouvelle direction a été mise en place. Le canton de Vaud a en effet repris à sa charge le financement de l’AVASAD dont fait partie la FSL. Cette décision a été prise  lors des négociations autour de la réforme fiscale RIEIII. 

Ce postulat a donc été déposé à un moment prématuré sans avoir pu faire le bilan des changements mis en place dans l’organisation de l’AVASAD. Les derniers retours de celle-ci paru dans la presse font état d’améliorations. 

Les représentants de la FSL, eux-mêmes, présents dans le première partie de la séance de commission, ont fait part de leur attachement à une organisation à l’échelle cantonale, seule à même de garantir le principe d’équité.  La collaboration cantonale permet également de mutualisme des ressources et les compétences. La FSL doit faire face aussi à la concurrence du marché.  En effet, de nombreuses OSAD (organisations de soins à domicile) privées se déploient dans la région. Il est nécessaire aussi de se préparer à l’augmentation des bénéficiaires projeté avec le vieillissement de la population. 

Le thème du minutage est bien sûr central. Il est apparu il y a 15 à 20 ans. La documentation est une contrainte nécessaire pour obtenir des remboursements corrects de la part des assurances. Dans cette perspective, la tablette est alors une avancée qui permet de faciliter les prises de notes. Or les infirmières ne sont pas habituées ni formées à cette tâche et il est  compliqué pour elles de passer à la transmission écrite dans ce métier qui met en jeu la relation directe dans le moment présent. 

Quant au droit de regard de la ville sur la FSL, il nous semble garanti par la présence de deux conseillers communaux, de trois anciens conseillers communaux ainsi que d’un député, dans le conseil de fondation. La commission a accepté le voeu que ces représentants usent de leur influence pour demander à la Municipalité d’atténuer les conséquences négatives de la gestion chronométrée des tâches et de garantir un environnement de travail sain. 

En nous fondant sur ces éléments, nous pensons qu’il serait donc opportun d’observer l’évolution et de faire un bilan de la situation depuis le dépôt du postulat. En fonction de cette-ci, il reste toujours la possibilité de faire une interpellation si nécessaire.

Le groupe des Vert.e.s s’abstiendra ou refusera le renvoi de ce postulat à la  Municipalité. 

Karine Roch