Postulat

Dans
une société dynamique et active pour le bien commun, les
associations jouent un rôle majeur.

Rassemblant
les bonnes volontés, souvent fruit d’initiatives citoyennes
répondant à un besoin, parfois même palliant des fonctions que
devraient ou pourraient prendre en charge les autorités (mais avec
des budgets et une capacité de réaction souvent différents), le
tissu associatif remplit des missions s’insérant admirablement
entre les collectivités publiques et la population.

Prises
toutes ensemble, les associations ont des similitudes et des besoins
communs : une base de bénévolat et des sources de financement
de plus en plus difficiles à renouveler, une certaine créativité
et réactivité due à leur taille et des acteurs souvent très
engagés, la nécessité de professionnaliser certaines tâches
administratives pour être compétitives et répondre aux attentes
des donateurs et bailleurs de fonds, ainsi que pour accompagner les
personnes y travaillant ou s’y engageant bénévolement. Grandes,
petites, locales, nationales, elles ont besoin de ressources
juridiques, informatiques, techniques et administratives pour remplir
leurs missions de manière efficace. Et plus que tout, elles ont
besoin de locaux qui permettent la tenue de séances, en grand ou
petit comité, un accueil des clients, des membres, des médias ou
des partenaires, ainsi que des bureaux fonctionnels pour le personnel
salarié (les grandes organisations sont ici concernées).

Or,
être bien placés géographiquement et avoir des locaux adaptés à
ces multiples tâches coûte très cher à Lausanne. Les associations
sont prêtes et habituées à mutualiser les espaces communs comme
des salles de réunions ou des cuisines pour le personnel, comme
elles seraient d’ailleurs gagnantes à se partager certaines
ressources transversales comme des juristes ou des informaticiens.
Par ailleurs, les synergies découlant d’une proximité
géographique entre associations sont souvent source de nouveaux
projets ou de solutions profitant à tout le monde.

Tout
ceci appelle à la réunion physique au sein d’un même lieu d’une
partie de ces acteurs précieux à notre démocratie et à l’intérêt
général.

Notre
Conseil communal a à plusieurs reprises validé l’importance des
associations et sa volonté de les soutenir. Le rapport préavis
municipal 2013/15 « Soutien
au monde associatif lausannois et promotion du bénévolat.
Réponse à la motion Diane Gilliard et consorts « Pour une étude
visant à la création d’une maison des associations », à la
motion Gilles Meystre et consorts « Demandant une analyse
détaillée des besoins en matière de salles à disposition des
sociétés locales lausannoises », au postulat Roland Philippoz «
Pour la promotion et la valorisation de l’engagement bénévole
et de la vie associative (article 70 de la constitution vaudoise) »
et à l’interpellation Rebecca Ruiz « Pénurie de salles à
disposition des associations lausannoises : l’exemple du Centre
culturel chilien »

a été écrit et traité en 2013, 12 ans après le dépôt de la
première motion. Le préavis indique qu’« il importe en
revanche de prendre en considération que le regroupement de bureaux
pour des associations dans un même lieu peut apporter des avantages
qui vont au-delà de la simple résolution de problèmes de
logement. En effet, ces regroupements peuvent contribuer à une
meilleure coordination des activités des associations et au
développement de collaborations ponctuelles. » et affirme
qu’à plus long terme et pour autant qu’un immeuble soit
disponible, la Municipalité fera les démarches en vue de l’acquérir
afin de créer une Maison des associations.

Qu’en
est-il aujourd’hui de la politique municipale en faveur des
associations ?

Le
Conseil communal a adopté ce préavis en 2013 et depuis la situation
n’a pas évolué. La Ville ou le Canton soutiennent plusieurs
associations via des subventions mais le besoin de l’accessibilité
aux locaux et de la mutualisation des forces reste flagrant. Je
rappelle ici que les maisons de quartier ne remplissent pas ce rôle
mais sont à disposition de la population pour des événements
ponctuels accompagnés par les animateurs de la FASL. Une association
ne peut y trouver refuge pour y travailler, même si, une fois ou
l’autre, elle peut sans doute louer une salle en vue d’une
réunion particulière.

Si
les terrains ne sont pas en possession de la Ville, celle-ci peut
jouer avantageusement la médiatrice entre des promoteurs/gérances
et les associations, lesquelles n’ont souvent pas les ressources
humaines pour gérer ce genre de contacts et de projets. A Neuchâtel
et à Genève, des exemples existent depuis plusieurs années, comme
dans d’autres pays d’ailleurs (Canada, Belgique, etc.). Lausanne
pourrait s’en servir pour adapter et améliorer son propre concept.

En
début de chaque législature, un crédit immobilier est défini pour
l’acquisition de biens immobiliers. Nous demandons ainsi à la
Municipalité de suivre son intention décrite dans le
rapport-préavis 2013/15 et d’inscrire ceci dans ces prochains
projets.

Ce
postulat demande donc à la Municipalité d’étudier la possibilité
de créer une maison des associations et de faciliter la location de
surfaces adéquates réunissant le monde associatif et facilitant les
synergies.

Sophie Michaud Gigon