Question orale

Voilà un an que la direction de la Fondation HEMU-CL a annoncé au corps enseignant du Conservatoire de Lausanne, un déficit budgétaire de 4%, entraînant un certain nombre de mesures, dont une refonte des contrats et des grilles salariales. L’association des professeur·e·s du conservatoire (APC) s’est alors assise à la table des négociations, acceptant notamment le gel des annuités sur 2 ans et la suppression du taux de maintien.

Vendredi passé, les doyennes et doyens des filières d’enseignement du conservatoire en fonction ont remis leur démission respective en bloc à la direction. Cet acte courageux démontre l’état désastreux de la relation entre les employés et les cadres de l’institution, mais vise surtout à dénoncer les nombreux problèmes de gouvernance de cette école et les multiples dysfonctionnements qui ont en découlé. En l’espace de moins de deux ans, une crise sans précédent a déstabilisé l’institution structurellement et pédagogiquement. De multiples alertes et interpellations de la part de doyens sont restées sans réponses.

L’employeur, qui est par ailleurs en partie rattaché à la ville pour les activités d’enseignement au sens de la Loi sur les écoles de musiques (LEM), a unilatéralement prévu une baisse salariale (il y a historiquement une déqualification du statut d’enseignant par des contrats à durée déterminée à la chaîne). Le CDI assure pourtant une constance pédagogique et des conditions de travail dignes qui permettent notamment d’assurer l’attractivité de ces postes pour garantir un enseignement musical de qualité aux enfants lausannois.

Plus grave encore et symptomatique d’un désintérêt et d’une absence de prise de conscience face à une situation pour le moins problématique, la direction CL est régulièrement absente des séances de négociations de la CCT cantonale.

Sachant qu’en parallèle des mesures patronales annoncées dans mon préambule, une augmentation de l’écolage a d’ores et déjà été acté, ma question à la Municipalité est donc la suivante : est-ce que la municipalité a connaissance de cette situation de grande tension et comment envisage-t-elle de garantir la qualité et l’accessibilité à l’enseignement de la musique à Lausanne dans un contexte de précarisation dangereuse du statut du corps professoral du Conservatoire tout en sachant que le déficit actuel est, semble-t-il, également le résultat du mauvais montage financier que représente la LEM ?