Interpellation

Chaque année, des milliers de jeunes effectuent un “stage” dans le cadre de leur parcours professionnel. Leur nombre a connu une forte augmentation ces dernières années.
Avec elle, les abus s’accumulent : stages non-rémunérés, absence d’apport pédagogique, stages avant même l’apprentissage, cumul de stages successifs, conditions de travail insatisfaisantes.
Faute de cadre juridique, ces pratiques sont devenues monnaie courante. Au lieu d’être une expérience enrichissante, tremplin vers le monde professionnel, un stage peut s’apparenter à une véritable plaie.
Le système de formation suisse, spécialement son accent sur la formation duale, fonctionne particulièrement bien. Cependant, les pratiques abusives – qui se font aux dépens des jeunes en formation, de la crédibilité du système de formation et du bon fonctionnement du marché du travail – doivent être sanctionnés pour ne pas le mettre en péril.
Actuellement, la législation autant fédérale que cantonale est extrêmement laxiste sur le sujet, ne mettant ni cadre ni limite (temporelle ou de salaire) à ces pratiques. Il est devenu aujourd’hui presque une obligation pour les jeunes sortant d’études de « devoir » faire un stage, pour avoir accès au marché du travail.
Hélas un cadre juridique sur les stages tarde à se mettre en place, tant au niveau suisse que vaudois. Les Jeunes Verts vaudois avaient déposés une pétition sur le sujet en 2015, qui avait reçu un écho favorable auprès du Grand-Conseil même si la réponse du Conseil d’État a été décevante. Malgré une réalité inquiétante, la situation n’est donc pas prête d’évoluer.
Les Villes sont des exemples en terme de conditions de travail et les stagiaires ne doivent pas être oubliés. En tant que plus grande ville du canton, Lausanne doit montrer l’exemple au sein de son administration communale et inciter les employeurs et employeuses lausannois-es à adopter de bonnes pratiques en matière de stages.
Les éléments présentés ci-dessus amènent les interpellatrices et les interpellateurs à poser les questions suivantes à la Municipalité :

  1. Combien de stagiaires emploient en moyenne la Ville de Lausanne, dans quels services et pour quelle durée ?
  2. Quelle a été l’évolution récente du nombre de stagiaires au sein de la Ville ?
  3. Est-ce qu’il y a des règlements quant à la rémunération des stagiaires que ce soit au sein de l’administration ou des différents services ?
  4. Quelles sont les pratiques en terme de défraiement (repas, transports) et de suivi pédagogique (formation, certificat de stage) des stagiaires ?
  5. Est-ce qu’il y a des cahiers des charges précis sur l’intégration des stagiaires au sein des services et est-il assuré que le stage ne remplace pas un potentiel poste (dumping salarial)
  6. L’administration communale engage-t-elle des stagiaires avant leur entrée en apprentissage professionnel?
  7. Si oui, dans quelles conditions ces engagements se font-ils ?
  8. La Ville s’engage-t-elle auprès des employeurs et des employeuses privé-e-s du territoire communal pour y suivre la situation des stagiaires et participer à la mise en place d’un cadre acceptable pour les stagiaires ?
  9. Si non, envisage-t-elle de le faire ?

Ilias Panchard