Rapport-préavis Politique sociale communale de la vieillesse

Intervention

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les membres de la Municipalité,
Chères et chers collègues,
La soixantaine passée, une fois à la retraite, notre société a fortement tendance à déconsidérer les personnes âgées. Leur rôle social se réduit parfois comme peau de chagrin en peu de temps. Avec le vieillissement de la population, le défi consiste à développer une ville dans laquelle les personnes âgées se sentent elles aussi à leur place, se déplacent plus facilement, participent à des activités variées et puissent partager leurs expériences et contributions, passées ou actuelles, avec le reste de la population, en particulier avec les plus jeunes.
L’ambition est grande et cela s’inscrit évidemment dans la durée. Ce préavis est une étape supplémentaire dans ce sens et nous espérons que de nouvelles thématiques seront encore plus développées à l’avenir, notamment en mettant l’accent sur l’intergénérationnel ou la lutte contre l’isolement.
Premièrement, la démarche participative entreprise est à saluer. De même que la volonté d’inclure à l’avenir les associations qui représentent les aîné-e-s, par exemple lors de la construction de nouveaux quartiers.
La première priorité semble, comme le souligne le préavis, d’améliorer la communication sur l’offre déjà existante dans la ville, comme le point Info-seniors (espace Riponne) dont j’ignorais personnellement l’existence.
Ensuite, la volonté d’intégrer les besoins des personnes âgées dans les politiques urbanistiques, le logement ou les transports est une très bonne chose. Et ce dès le départ lorsqu’il s’agit de nouveaux projets.
Nous le voyons, plus on creuse ce sujet, plus les liens avec d’autres politiques augmentent. Le défi sera de réussir à coordonner efficacement ce plan d’actions tout en imaginant des synergies avec d’autres dicastères.
Le lien avec l’emploi est par exemple très intéressant, surtout à un moment où l’employabilité – ce terme barbare ! – des plus de cinquante ans a tendance à baisser aux yeux des employeur-e-s.
De même, créer des liens forts avec la politique des quartiers et des écoles permettrait de faire émerger des projets intéressants, en particulier sur l’intergénérationnel. Par exemple, la possibilité donnée à des aînés d’aider des instituteurs-trices dans l’accompagnement des élèves (lors d’activités en classe ou des sorties) pendant quelques heures par semaine, comme cela a été initié dans le canton de Neuchâtel avec un projet de Senectute, irait pleinement dans ce sens. Pour la plus grande joie des seniors intéressés et des écolier-e-s.
Enfin, la question de l’isolement est aussi un sujet crucial. Une difficulté réelle lorsque des personnes ont de plus en plus de peine à sortir de chez elle, avec tous les impacts sur leur vie et leur santé qu’on peut imaginer. Pour y répondre, un accompagnement ciblé, par exemple par des bénévoles, permettrait à ces personnes âgées d’être régulièrement accompagnées pour aller faire les courses, aller chez le médecin ou le coiffeur, ou bien encore pour se déplacer avec les transports publics. Cela pourrait se faire par exemple à l’aide d’un numéro gratuit permettant de prendre rendez-vous la veille pour bénéficier, une fois par semaine, d’un coup de pouce bénévole.
En conclusion, le vieillissement de la population concerne toutes les générations et « une politique de la vieillesse doit s’adapter à la société plus âgée de demain et aux jeunes d’aujourd’hui dans la perspective de leur vieillissement.¹»
Le groupe des Verts vous recommande à l’unanimité d’accepter ce rapport-préavis.
Merci de votre attention.
Ilias Panchard
¹Stratégie en matière de politique de la vieillesse, Rapport du Conseil fédéral (donnant suite au postulat 03.3541 Leutenegger-Oberholzer du 3 octobre 2003). Berne, 29 août 2007