Postulat
Nuits lausannoises : « éduquons-nous ! et prenons soin les une.x.s des autre.x.s »1 !

Depuis plus de 20 ans, le gamma-hydroxybutyrate – dit GHB ou drogue du violeur – sévit dans les nuits et de facto à Lausanne. Depuis 20 ans, des personnes – principalement des femmes – sont droguées à leur insu, puis bien souvent malmenées, agressées voire violées des suites de ces agissements. L’heure est donc grave et le phénomène en mutation. Depuis près de 18 mois, des cas d’intoxication répétés ont été reportés, notamment dans les médias – tandis que le problème existe en réalité depuis de nombreuses années – et ont permis d’aborder la question de la violence exercée la plupart du temps à l’encontre de femmes dans les soirées à Lausanne.

Ces violences exercées ont également mis au jour un ensemble de problématiques sur lesquelles nous devons absolument agir : qu’il s’agisse de la prise en charge des personnes ayant subi des intoxications, de la formation du personnel responsable des soirées dans les nuits lausannoises, de la sensibilisation plus générale du public afin de s’éduquer sur les bons gestes à adopter en tant que témoin notamment, et enfin dans les solutions de dépistage en hôpital et de facilitation des dépôts de plainte à la police.

Le 2 novembre dernier, la police lausannoise diffusait sur les réseaux sociaux un « appel au calme », concernant la diffusion sur ces mêmes réseaux d’informations concernant des intoxications au GHB. Or, on sait pertinemment que peu de personnes sont en fait en mesure de porter plainte concernant une agression au GHB, notamment au vu du fait que la substance n’est plus dépistable dans l’organisme quelques heures seulement après son ingestion.

De plus, de nombreuses personnes ont également témoigné de leur déception face au fait qu’aucune discussion n’était ouverte à Lausanne entre la Ville, les patron.ne.x.s des lieux de fête, les associations et les citoyen.ne.x.s impliquées dans l’amélioration du cadre de vie nocturne.

Par ce postulat, nous demandons à la Municipalité d’étudier l’opportunité de :

  • Mettre en œuvre des moyens pour mieux saisir le phénomène “GHB” et
    comprendre son évolution pour adapter des dispositifs de gestion et de
    coordination.
  • Mettre en place et diffuser une campagne de sensibilisation à l’attention de la population lausannoise, afin qu’un nombre toujours plus grand de personnes s’éduquent sur les gestes à adopter notamment si elles sont témoin ou accompagnent une personne intoxiquée au GHB
  • Organiser, par les services concernés et notamment les responsables à l’égalité, des Assises de la Nuit permettant de réunir touxtes les acteur.trice.x.s concerné.e.x.s afin d’entre autres sensibiliser les lieux à leur rôle d’accompagnement et à la nécessité de prendre des mesures urgentes (formation du personnel, création d’espaces d’accueil sécurisés, distribution de matériel de sensibilisation, etc.)

1 D’après une affiche de sensibilisation mise à disposition dans l’espace public par Nadia Elamly