Monitoring environnemental de Lausanne : un bond en avant ?
Postulat
Cette interpellation vise à améliorer la connaissance des conditions environnementales (par exemple : bruit, température, qualité de l’air) présentes à Lausanne, dans le but de prendre des dispositions ciblées d’amélioration.
Les conditions environnementales présentes en ville de Lausanne sont mal connues, et souvent de manière empirique, et ne bénéficient pas de suivi serré. Les niveaux de bruits, par exemple, font l’objet de plaintes des habitants, mais ne sont pas objectivées par des mesures permanentes et ubiquitaires. Il en est de même pour la température urbaine. Quant au niveau de pollution de l’air, il n’est relevé que sur quelques sites, parfois davantage mais de manière ponctuelle.
Or les technologies de prise de mesures sont parfaitement rodées et de très bas coût : n’importe quel smartphone peut faire un suivi de bruit et température, cf. projet Ambiciti. Les systèmes mesurant le CO 2 , d’autres gaz ou les poussières fines deviennent aussi abordables pour un usage domestique.
Il est possible de produire des appareils miniaturisés, géolocalisés, connectés et énergétiquement indépendants (solaires) condensant tous ces systèmes de mesure, pour un coût modéré.
De tels appareils dispersés par centaines (essaim) dans la ville permettraient de disposer d’une carte précise des conditions environnementales en temps réel, fournissant une aide précieuse pour identifier un problème aigu et agir rapidement. Ils permettraient aussi de dresser le profil des conditions environnementales en moyennes journalière et annuelle et de prendre des dispositions ciblées d’amélioration de l’environnement à court, moyen ou long terme.
Par exemple, les pics cycliques et localisés de bruit, souvent déjà identifiés par la population, peuvent être objectivés. Mais les bruits plus intermittents, ou ceux qui sont de faible intensité mais permanents, moins faciles à identifier, pourraient être révélés par une telle carte. Enfin, les évènements tels qu’explosion, collision, coup de feu, mais aussi pourquoi pas démarrage en trombe pourraient être détectés et donner lieu à une intervention rapide et appropriée. Notons que cet aspect est déjà visé par une start-up genevoise qui vient de remporter le premier prix de l’incubateur suisse du CERN.
De même, les points particulièrement chauds de la ville lors des canicules, les fournaises urbaines, pourraient être mieux répertoriées et des efforts de végétalisation prioritaires (par exemple) pourraient être entreprises pour modérer les effets délétères associés. Ceci est particulièrement nécessaire avec le réchauffement climatique dont nous allons souffrir de plus en plus intensément.
Enfin, les zones les plus polluées de la ville pourraient être mieux connues, à nouveau afin de prendre des mesures de réduction nécessaires.
Last but not least, ce suivi des conditions environnementales permet à la Ville de se fixer des objectifs d’amélioration mesurables, donc d’entreprendre des actions qui vont dans ce sens et de mesurer leurs effets.
Par cette interpellation, il est posé à la Municipalité la question suivante :
- Est-elle encline à étudier le recours à un système d’essaim d’appareils de prise de mesures des conditions environnementales, comme décrit plus haut, ayant pour but de mieux connaître notre environnement urbain et in fine d’améliorer la qualité de vie en ville ?
Ce faisant, je propose que la Ville de Lausanne s’informe sur les appareils existants, mais si la meilleure solution est à créer, une école d’ingénieurs ou un FabLab pourrait être sollicité pour défricher ce nouveau marché.