Intervention

Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les membres de la Municipalité, chères et chers collègues,

Nous revenons fréquemment dans ce conseil sur les pratiques policières.
Et c’est une très bonne chose car la police est dépositaire de
l’autorité publique. Par cela son travail doit être surveillé en
détail, débattu dans la sphère politique et les pratiques
policières doivent pouvoir être poursuivies si cela s’impose. En
somme, l’action policière est souvent soumise aux critiques dans le
débat public et c’est tout à fait légitime.

Avant de critiquer de nombreux aspects de la formation donnée à l’Académie de Savatan, commençons par saluer certaines approches de la formation des policières et policiers de la ville de Lausanne qui semblent particulièrement adaptés au contexte de travail local, par exemple le lien fort avec des institutions comme Fleur de Pavé ou le Point d’eau.
Je n’apprends rien à personne en affirmant que la formation des policières et policiers est essentielle pour les préparer à exercer leur travail de la meilleure manière possible. Cette formation se fait en partie à l’Académie de police de Savatan, académie qui, comme l’a bien détaillé notre collègue Misiego, a subi un flot de critiques important en 2018.
Un reportage édifiant de la RTS faisait état de nombreux témoignages d’anciennes recrues considérant une partie de leur formation en décalage avec la réalité de terrain de leur futur travail.
Ce constat est par exemple partagé par le syndicat de la police judiciaire genevoise, Fréderic Mulmann, qui affirmait dans les médias qu’”il y a beaucoup de domaines où nous nous rendons compte qu’il y a des lacunes“, et que “en effet, les acquis élémentaires que nous sommes en droit d’attendre lorsque les policiers arrivent dans les brigades ou à leurs postes, ne sont pas à la hauteur.”
Suite à ces nombreuses critiques, une étude indépendante a été mandatée par le canton de Vaud, sous la houlette de la conseillère d’Etat Béatrice Métraux afin de faire le point sur les méthodes d’enseignement et le style d’encadrement à l’Académie.
Cette étude a mené à un début de réforme de la formation dispensée à l’Académie de Savatan pour la rentrée 2019 : une formation qui s’urbanise et se distancie de l’approche militaire tant décriée.
Avec des évolutions bienvenues telles qu’une remise en question de certaines pratiques considérées comme particulièrement violentes ou la suppression de cet archaïsme qu’est la cérémonie de lever de drapeau hebdomadaire.

Cela montre bien que les problèmes soulevés dans les médias et mis en avant dans ce postulat ne sortent pas de nulle part.

Ce que demande ce postulat, au niveau lausannois, est pourtant simple à comprendre : examiner plus en détail la formation donnée à Savatan et éventuellement décider de mettre en place une formation complémentaire au niveau lausannois. Ni plus ni moins.
La ville pourra détailler les conditions de la formation à Savatan. Et le cas échéant expliquer en quoi la formation de Savatan a évolué ces derniers temps, à quel point elle permet de répondre aux nombreux défis auxquels la police et les citoyen-ne-s de cette ville sont confrontés et surtout entrouvrir des pistes pour faire évoluer la formation des policières et policiers lausannois.
Nous serions ravis de pouvoir disposer de ces informations par écrit et ce postulat est l’occasion idéale pour ce faire.
Le groupe des Verts vous recommande ainsi, à l’unanimité, de transmettre le postulat à la Municipalité.
Ilias Panchard