Intervention

A propos des interpellations de Benoit Gaillard et consorts « Alpiq vend-il ses atouts ? » et de M. Romain Felli et consorts : « Alpiq : privatiser les bénéfices et socialiser les pertes ? »

Les Verts remercient tout d’abord la Municipalité pour ses réponses détaillées et aussi précises que possible malgré la complexité juridique de la situation en Roumanie, la prévisibilité juridique en Suisse ou la situation économique du secteur énergétique actuellement.
Le Groupe des Verts se félicite surtout de l’anticipation dont ont fait preuve les SIL face à la phase critique que transverse Alpiq actuellement, de même que tout le secteur hydroélectrique. S’il faut reconnaître que la rentabilité à cours terme de ces investissements pour la Ville est inexistante, les SIL ont su avoir une vision à long terme, anticipant leur restructuration pour suivre l’évolution du marché. Et dans ces périodes d’insécurité tant juridique qu’économique, c’est à saluer. Il convient aussi de saluer le réalisme dont font preuve les SIL, et leur respect pour les ressources de la ville, puisque la Municipalité indique notamment dans réponse à l’interpellation de M. Felli « la Municipalité ne proposera pas au Conseil communal d’utiliser les ressources de la collectivité à cette fin (soit le rachat d’entreprises privées). Les moyens de la Ville de Lausanne se doivent d’être attribués à meilleur escient. »
Cette anticipation des SIL ne met que plus en valeur l’imprévoyance des acteurs du marché énergétique ces dernières années, dont on doit subir les conséquences notamment en tant qu’actionnaire, qui semblent n’avoir qu’une vision économique à court terme et sans prendre en considération les externalités de toutes les énergies produites. Elle fait aussi ressortir les contradiction des politiques publiques qui nous gouvernent, qui d’une main signent les accords de Paris, de l’autre ne mettent rien en oeuvre pour les appliquer, ou, pire, semblent aller à l’inverse, quand on pense notamment à la désastreuse idée d’ouverture du marché de l’énergie actuellement en discussion, ou l’absence de soutien à l’hydraulique suisse.
Malgré la confiance qu’a donné, à juste titre jusque-là, la Municipalité à Alpiq, il est donc rassurant de constater que cette confiance n’est pas aveugle et que la Municipalité reste très attentive à l’évolution de la situation.
Malgré son implication dans le secteur nucléaire, Alpiq, tout comme la Ville de Lausanne, se sont fortement engagées pour la défense de l’hydro-électricité en Suisse et l’évolution de la situation semble leur donner raison, non seulement d’un point de vue écologique, mais aussi économique. En effet, dans la réponse à l’interpellation de M. Felli, on peut lire notamment que la stratégie de vente de certains actifs par Alpiq vise à gagner du temps avant la remontée des prix de l’électricité, et que cette reprise est déjà constatable. Cette confiance à l’hydroélectricité permettra aussi également à la Ville d’assurer l’application de mon postulat, accepté au début de ce Conseil pour la sortie du nucléaire lausannois.
C’est donc à long terme que nous devons regarder, et ne pas lâcher à la première occasion un partenaire, certes pas parfait (et c’est un Vert qui vous le dit), mais fiable, et qui a su maintenir, bon gré mal gré, son soutien au pilier principal d’approvisionnement électrique renouvelable en Suisse qu’est l’hydraulique.
Xavier Company