Intervention

Postulat: Urgence climatique : il est temps d’avancer au rythme exigé par la science

Chers collègues,
L’année 2018, sans surprise, s’est révélée la quatrième plus chaude depuis que l’on mesure la température à la surface du globe, après 2016, 2015 et 2017. Nous avons atteint 1° de température moyenne de plus qu’avant l’époque préindustrielle. Avec la trajectoire actuelle, nous nous dirigeons vers une élévation de 3-4° en moyenne globale, et 5-6° en Suisse. Pour comparaison, lorsque nous avions 5° de moins que la température globale actuelle, il y a 20’000 ans, un glacier d’un km se trouvait là où nous sommes.
D’ici 2050, 2 milliards de personnes, seront exposées à des températures extrêmement élevées. Cela reviendra à vivre la canicule de 2003 chaque été, avec son lot de morts.
Plus de 800 millions de personnes seront vulnérables à l’élévation du niveau des eaux et aux inondations. Ici, à Lausanne, des épisodes comme celui du 11 juin passé sont appelés à se répéter.
650 millions de personnes seront à court d’eau potable. Ici en Suisse, certains glaciers auront totalement disparu d’ici 20 ans, ce qui rendra notre approvisionnement plus incertain.
Des parties entières du globe seront devenues inhabitables, la quasi-totalité des coraux auront disparu, tout comme de nombreuses espèces animales et végétales. Nous compterons des centaines de millions de réfugiés climatiques.
Personnellement, j’aurais souhaité un futur différent pour nos enfants. Hélas, c’est ce que nous leur léguons: nous sommes dans un train qui est sur une trajectoire qui nous mène à pleine vitesse contre un mur.
Les tentatives d’accords internationaux, comme les COP, ont tout juste servi, à peine, à se mettre d’accord sur la manière de mesurer les gaz à effet de serre. Même au niveau national, une loi CO2, déjà largement insuffisante a été dénudée de tout sens et de ce fait a été récemment refusée.
Il apparaît donc que c’est aux Villes de s’organiser pour agir, avec des mesures fermes, drastiques et surtout rapides de réduction de GES pour atteindre le scénario 1 du GIECC et mettre en place des mesures d’adaptation au changement climatique.
Ces mesures doivent devenir nos préoccupations premières, car c’est tout simplement de la survie de notre société / civilisation dont il s’agit ici.
Nous avons une toute petite marge de manœuvre pour créer un nouveau projet de société, un avenir pour nos enfants avec un fort engagement civique. Partout des alternatives se créent, à Lausanne aussi, mais il nous faut les développer massivement et les rendre prioritaires.
C’est pour cela qu’avec ce postulat, nous demandons que la Municipalité étudie l’opportunité de déclarer l’urgence climatique, à l’instar de ce qui a été fait dans d’autres villes à travers le monde, comme Londres ou Vancouver et pour répondre à la demande des milliers de personnes qui ont se sont mobilisées cet hiver dans les rues lausannoises et dans d’autres villes de Suisse et ailleurs dans le monde.
Outre la portée symbolique de cette déclaration d’urgence, il y a lieu d’accélérer les procédures permettant d’adopter les mesures qui nous permettrons de faire face à ce qui est, selon les scientifiques, le plus grand défi que l’humanité ait connu. Ainsi, il est nécessaire de faire usage du traitement prioritaire, au sein de l’administration ainsi qu’auprès du Conseil communal, pour tous les objets liés de manière directe à la lutte contre le réchauffement climatique et ses conséquences.
Afin que cet objet soit, justement traité le plus rapidement possible, je demande le renvoi direct à la municipalité.
Sara Gnoni