Intervention

Je remercie la municipalité pour ce rapport-préavis, que le groupe des Verts estime bon et satisfaisant.
Si je devais résumer en une phrase ce qui la lecture de ce postulat m’a inspiré c’est le “what if” “et si” de Rob Hopkins, qui était en visite tout récemment ici à Lausanne.

En effet lorsque le postulat de notre estimé collègue Hadrien Buclin, a été déposé en 2015, l’idée que la Caisse de Pension puisse désinvestir de ses énergies fossiles, semblait impossible. “Devoir de diligence, protection des retraités, rendements etc brandis comme épouvantail “

Mais 5 ans après une réponse allant dans ce sens était rédigée par la municipalité et 2 ans encore pour pouvoir discuter ce soir de la stratégie de la CPCL, qui soit compatible avec les objectifs climatiques des accords de Paris soit, toue mettre en oeuvre pour limiter le réchauffement climatique à 1.5C°. Ce rapport-préavis ambitieux n’aurait probablement pas vu le jour sans la pression populaire, les études de l’OFEV, de l’Alliance climatique et également le groupe Divest Lausanne, que je remercie pour ses actions soutenues et le résultat obtenu, preuve supplémentaire que l’engagement de la société civile pour faire bouger les institutions, ça marche.

Nous pouvons le rappeler à chaque séance mais nous sommes dans une urgence environnementale sans précédent, chaque tonne de CO2 émise nous rapproche d’un avenir cataclysmique et que de plus en plus, vu notre trajectoire actuelle, l’habitabilité même de la terre est remise en question. Il nous reste à ce jour, exactement 286 GT de CO2 comme budget carbone absolu si nous voulons rester sous la barre des 1.5C°.
Comment dès lors pouvait-on laisser l’argent servant à financer les retraites, détruire l’avenir des personnes qui ne toucheront probablement jamais cet argent.

Le désinvestissement des énergies fossiles est demandé de toute urgence par le GIEC mais également par l’Agence Internationale Energie: plus aucun investissement dans les nouvelles infrastructures des énergies fossiles doit être fait, or ces entreprises ont dans leurs actifs des plans de nouveaux forages, que l’on appelle des “bombes climatiques” qui, si ils sont menés à bien, nous poussent dans un monde invivable et si ils sont amortis, mettent ces sociétés en faillite. On voit donc que le devoir fiduciaire demande aux caisses de pension de sortir ces investissements non seulement pour des questions de risques climatiques, si ceux-ci ne sont pas une raison suffisante mais pour une question de risque financier et pour les retraites tout court.

Nous ne pouvons donc que féliciter la municipalité pour avoir poussé la CPCL vers sa nouvelle politique climatique, qui est complète, tant par ses actions de désinvestissement des secteurs problématiques, de part sa politique d’engagement actionnariale, pour avoir rejoint plusieurs initiatives comme le carbon disclosure project, climate action 100+ et surtout d’avoir rejoint le pool d’engagement international d’Ethos. 
Toutes ces actions permettent à la CPCL de se retouver en catégorie “vert clair” dans le rating de l’alliance climatique. 

Comme le rapport-préavis a été rédigé en 2020, entre temps, il y a un moins le CF a lancé les “swiss climate scores”, des bonnes pratiques de transparence pour rendre les produits financiers compatibles avec les objectifs climatiques et aider ainsi à des décisions d’investissements responsables, ce qui permettrait peut-être de faire passer la CPCL en catégorie “vert foncé” du rating de l’alliance climatique, soit la catégorie pionnier, ce que nous souhaitons et encourageons tout en pouvant approuver, enfin, ce rapport-préavis.