Interpellation

L’affaire « Harvey Weinstein » et la marée de témoignages de femmes victimes de harcèlement sexuel qui en a découlé nous a montré que ce fléau est présent partout, dans tout pays, dans toutes les sphères, tous les corps de métier, à tout âge, à tout moment de la journée et dans n’importe quel contexte.
Ces comportements qui sont, en apparence, moins graves que des actes de violence plus flagrants sont rarement dénoncés, encore moins condamnés. Cela s’explique par de nombreuses raisons : la victime a honte ou se sent coupable, le harceleur est un supérieur hiérarchique, les bourreaux sont rarement poursuivis, la peur des représailles,… mais aussi que ces comportements sont tellement ancrés et tellement courants, que la victime elle-même ne se rend parfois compte que bien plus tard que ce que le harceleur lui a fait subir n’est pas normal. Pourtant, les conséquences psychologiques sur les victimes peuvent être très graves.
La Ville de Lausanne, en tant qu’employeur, n’est certainement pas épargnée par de tels cas dans le cadre du travail. Par ailleurs, dans le cadre du conseil communal, le harcèlement sexuel pourrait également être présent. Dès lors, l’interpellatrice et l’interpellateur posent les questions suivantes à la Municipalité :

  1. Quelles sont les mesures de sensibilisation que la Municipalité met en place pour prévenir le harcèlement sexuel (lors de la formation des RH, engagement de nouveaux employés, mise en place d’un code d’éthique, …) ?
  2. Le règlement pour le personnel de l’administration communale prévoit à l’art. 56bis une série de mesures que la Municipalité doit mettre en place pour protéger la personnalité et la santé des employé-e-s notamment face au harcèlement sexuel. Quelles mesures concrètes ont été mises en place depuis l’adoption de cet article ?
  3. La Ville a-t-elle un service de référence, une ligne d’appel ou un email où les personnes victimes peuvent se confier (en toute confidentialité si elles le souhaitent) ? Cas échéant, est-elle aussi disponible pour les Conseillers communaux et Conseillères communales?
  4. La Municipalité peut-elle nous confirmer qu’en cas de faute grave avérée, comme du harcèlement sexuel, un licenciement immédiat est prononcé ?
  5. Dès lors, la Municipalité pense-t-elle donner un message de « tolérance zéro » vis-à-vis des auteurs de tels actes ?
  6. En respectant la sphère privée et les données personnelles, la Municipalité peut-elle nous fournir des statistiques sur les cas de harcèlement sexuel au travail ?

Nous remercions par avance la Municipalité de ses réponses
Sara Gnoni
Xavier Company