Intervention

A propos de l’interpellation urgente « Avoir fait l’armée : un atout pour commander la police de la ville de Lausanne ? » de Thanh-My Tran-Nhu

Je déclare mes intérêts, je suis civiliste.
La ville de Lausanne se doit d’être exemplaire.
La Police se doit d’être exemplaire.
Alors la Police de la ville de Lausanne, que dire ?
Si le « couac » très révélateur, de la non-féminisation de l’annonce contrairement à la totalité des autres annonces d’emplois de la Ville a été réparé, on peut se demander sous combien d’yeux cette annonce était passée avant sa publication sans que cette « coquille » comme l’a dit le Municipal, officier, ne soit pas repérée.
Il n’en est pas de même pour la mention de l’expérience militaire comme atout.
Je ne débattrai pas de savoir s’il s’agit d’un point de vue juridique d’un critère de discrimination à l’embauche et laisse ça au Tribunal de Prud’homme pour le cas où ce dossier y terminerait, mais d’un point de vue institutionnel il est aberrant de lire de tels critères, en 2018, dans une annonce d’une ville Suisse.
Selon le Municipal en charge, officier, il s’agit d’un atout car cela représente un indice prouvant une connaissance organisationnelle similaire à la Police lausannoise. Etait-il réellement nécessaire de formuler cela avec la mention du service militaire s’il s’agit uniquement d’une connaissance organisationnelle ? Les autres mentions, qui figurent également dans l’annonce, ne suffisaient-ils pas ?
Par exemple :

  • formation complémentaire dans le domaine de la sécurité publique;
  • expérience de gestion et de conduite du personnel comme cadre supérieur;
  • leadership, aptitudes avérées en négociation

Ces critères, qui, eux, ne portent pas de considération de genre, ne suffisaient-ils pas à choisir une personne apte à répondre aux connaissances organisationnelles et des réactions de crises qui requière le poste de commandant ou de commandante de la police de lausanne ? Etait-il vraiment nécessaire de mentionner, absolument, le service militaire comme critère souhaité ?
Cette mention désuète n’a rien à faire dans les atouts pour cette fonction.
Et finalement, pour répondre à M. De Haller, oui, il s’agit d’une discrimination et ce n’est pas moi qui le dit, mais les chiffres : il y a actuellement 0,72% de femme dans l’armée suisse, donc, de facto, il s’agit d’un critère discriminatoire.
Xavier Company