Quel sera ton premier dépôt au Conseil des Etats ?

Séverine : Une seule santé !

La stratégie santé 2030 du Conseil fédéral ne suffit pas. Il manque un cadre légal global intégrant enfin la prévention, la promotion de la santé et la préservation des écosystèmes.

Mon premier dépôt au Conseil des Etats concernera une nouvelle loi cadre pour la santé. Le changement climatique, l’air que nous respirons, le bruit, les rayonnements non ionisants, l’eau potable, les produits chimiques, agents pathogènes… notre santé dépend de l’environnement, de la fertilité des sols, de la qualité de notre cadre de vie. Il faut désormais penser la santé dans une logique globale, intégrative et inclusive pour préserver la santé des personnes, des animaux et de notre nature. La pandémie que nous venons de vivre nous le rappelle.

Cette loi aurait pour but de promouvoir une culture de la santé pour toutes et tous, de permettre la prévention et la promotion de celle-ci, d’améliorer le comportement sanitaire de la population, de réduire les inégalités en la matière, de prendre en compte les déterminants (et justement l’environnement) de la santé et d’associer tous les domaines politiques concernés.

Cette loi cadre intégrera aussi les enjeux d’une couverture sanitaire de qualité financée de manière solidaire et durable pour toutes et tous, des possibilités sécurisées de collecte de données de santé au niveau national, ainsi qu’une surveillance de l’efficacité du système sanitaire. Enfin elle définira les responsabilités transversales de mise en œuvre et des financements.

Raphaël : La réalité des dérèglements climatiques et de l’effondrement de la biodiversité est heureusement de moins en moins contestée. Le système productiviste-consumériste a cependant adopté une nouvelle stratégie : verdir sa communication pour tenter d’échapper à une transformation en profondeur. Je m’engagerai donc pour la création d’une autorité indépendante de régulation et de lutte contre l’écoblanchiment (greenwashing), à l’image de ce que la Suisse connaît dans d’autres secteurs (concurrence, tarifs de l’électricité, marchés financiers, etc.).

Palmarès peu glorieux, la Suisse est le premier pays au monde (!) en termes d’émissions exportées par habitant, soit les émissions liées à la consommation de biens et services produits à l’étranger et importés. L’écoblanchiment joue ici un rôle central. Les secteurs les plus lourdement responsables de ces émissions – sans parler des fréquentes violations des droits humains – sont les plus « créatifs » en matière de « marketing vert » : le négoce de matières premières (des entreprises comme Glencore, Trafigura, etc.), l’agro-alimentaire (Syngenta, Nestlé, mais aussi les grands distributeurs comme Coop ou Migros) ou encore les instituts financiers et leurs investissements dans le fossile. Le combat autour des « multinationales responsables » le révèle aussi de façon éclatante.

Une autorité de lutte contre le greenwashing serait habilitée à édicter des directives contraignantes interdisant les pratiques mensongères. De plus, elle pourrait diligenter des enquêtes et prononcer des sanctions. Une telle autorité ne permettrait évidemment pas à elle seule de mettre fin aux pratiques écocidaires ; elle serait cependant une pierre centrale à l’édifice de la transformation en profondeur du système productiviste-consumériste qui met à mal les limites planétaires.

 

Comment pourras-tu t’engager pour les dossiers lausannois au Conseil des Etats ?

Séverine : La transition par les villes !

Une meilleure prise en compte des problématiques des villes centres !

  • Les enjeux des villes centres (infrastructures, politiques sociales, culture, etc,) n’ont que trop peu d’échos à la Berne fédérale. Une mesure pragmatique serait de commencer par mieux les intégrer aux consultations fédérales. Cela doit être modifié directement dans la loi fédérale sur la procédure de consultation. Lausanne en serait naturellement favorisée.

Plus d’argent pour les villes et les communes en matière de biodiversité et d’adaptation au changement climatique !

  • Les financements qui permettent aujourd’hui de financer les tâches fédérales qui sont déléguées aux cantons doivent être partagés avec les villes et les communes, elles doivent pouvoir obtenir leur part du gâteau. Le contre-projet indirect à l’initiative Biodiversité y répond en partie.

Des infrastructures ferroviaires modernes et connectées !

  • Faire avancer les travaux de la gare en mettant une saine pression sur les offices compétents via des interventions parlementaires.
  • Presser RAIL 50 pour rapprocher Lausanne et le Pays de Vaud de la Suisse alémanique et du Tessin.

Raphaël : Le Conseil des Etats se distingue par une activité parlementaire diversifiée en raison du nombre de commissions où siège chaque député·e. Le maître-mot est ici de travailler en réseau pour identifier les leviers pertinents. Je le fais déjà au Conseil national par exemple sur le dossier de la gare de Lausanne, bloqué de façon ubuesque notamment par un pilotage défaillant de l’Office fédéral des transports.

Après 17 ans de politique parlementaire aux niveaux communal, cantonal et fédéral, je dispose d’un très vaste réseau politique, dans de nombreux domaines, qui pourrait bénéficier à la capitale vaudoise. Par ailleurs, mon parcours professionnel d’avocat me permet de mettre au service de nos combats des compétences pointues dans des domaines comme le droit de l’aménagement du territoire et de l’environnement, le droit pénal, la migration ou encore les droits humains et la protection des minorités. Sur un dossier lausannois comme celui de la pollution à la dioxine, je suis en mesure d’identifier les lacunes à combler en droit fédéral ; sur des enjeux comme la généralisation du 30 km/h, l’ubérisation de l’espace urbain (Uber, ubereats, smood, etc.), la nature en ville ou l’accueil des personnes en migration, je vois où sont les points de blocage. Sur la politique d’agglomération (m2 et m3 par exemple) ou les grands chantiers de compétence fédérale, je connais le fonctionnement de la machinerie bernoise.