C’était le sujet de l’événement du 5 juillet organisé par les Vert·eHs lausannois·es et enrichi de l’expérience de la Coalition pour des multinationales responsables et de la Fédération suisse des entreprises (FSE). Nous avons aussi parlé de transition écologique en nous penchant sur la responsabilité des entreprises. Ma motion pour des cautionnements facilitant la transition écologique et numérique en faveur des PME a été acceptée en juin dernier par le Conseil national et vient appuyer les investissements nécessaires pour adapter les processus de travail et de production.

Pourquoi et comment l’économie suisse doit-elle s’engager pour la société et l’environnement ?

L’UE est sur le point d’adopter une directive sur le devoir de diligence des entreprises, qui va plus loin que l’initiative rejetée en Suisse en 2020: Elle prévoit un devoir de diligence concernant les droits humains et les normes environnementales internationales pour les entreprises de plus de 500 employés (250 employés dans les secteurs à haut risque), une obligation d’établir des objectifs de réduction et des paliers d’abaissement des émissions CO2, ainsi qu’un mécanisme de contrôle et de sanctions. En Suisse, le Conseil fédéral traîne les pieds puisque la seule réglementation en vigueur est le contre-projet à l’Initiative qui ne demande qu’un rapport en matière de droits humains, de gouvernance et d’environnement pour les entreprises de plus de 500 employés.

Pour nous les Vert·e·s, la protection de la planète est la base même de la vie. La pollution soulève l’indignation au sein de la population de même que le travail forcé et le travail des enfants. Il y a donc une pression pour suivre le mouvement européen. L’évolution de la législation de l’UE touchera indirectement mais inévitablement les multinationales et de nombreuses PME suisses qui travaillent avec des entreprises soumises à la loi. 

Notre carte bancaire contient de l’or, du nickel, du cuivre et de l’argent. Qui le sait? Comme consommateur·trice, nous avons peu de leviers, la traçabilité étant lacunaire. Travailler sur l’amélioration de l’offre pour avoir des produits plus durables est une condition sine qua non. Produire et consommer moins, mais mieux, c’est la voie à suivre. Pour cela, des choix politiques sont indispensables: incitatifs fiscaux et douaniers, interdiction de certains produits, obligations pour les fabricants, etc. 

La transition de l’économie est en marche : de nombreuses entreprises qui contribuent au bien commun se créent chaque jour. Mais l’idéologie guide trop souvent les faitières économiques traditionnelles et beaucoup de parlementaires brandissent la perte d’emplois pour maintenir des activités pourtant nuisibles. Selon la FSE, un mythe qu’il faut cesser de propager, alors que la Suisse souffre au contraire de pénurie de main d’œuvre dans plusieurs secteurs, y compris dans le secteur clé de la transition écologique. 

Les organisations comme la FSE rassemblent les entreprises engagées. Les labels et certifications comme BCorp offrent une meilleure information et des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) pour les entreprises. Un nouveau statut “Entreprise durable” pour les entreprises qui respectent les critères ESG permettrait une meilleure reconnaissance. Ce statut juridique serait facultatif et apporterait un avantage concurrentiel (par ex. fiscal ou encore d’accès aux marchés publics). C’est BLab Suisse qui a initié cette démarche et j’ai justement déposé cette semaine une initiative parlementaire dans ce sens, suite à l’interpellation d’Adèle Thorens au Conseil des États. Affaire à suivre!

Renforcer la présence des Vert·e·s au Parlement est crucial pour la transition vers une économie durable.

 

Sophie Michaud Gigon

Sophie Michaud Gigon

Conseillère nationale