Cette année encore, nous devrons descendre dans la rue pour exprimer notre ras-le-bol face à une situation intolérable qui ne fait que durer.
Les femmes ont toujours fait les frais de la société patriarcale dans laquelle nous vivons. Tout pays industrialisé et développé qu’est la Suisse, nous sommes vraiment un triste exemple de cette discrimination continue dans laquelle les femmes se débattent depuis non pas de nombreuses années, mais depuis toujours.
Bien que les dispositifs légaux existent déjà en ce qui concernent les salaires, il est de notoriété publique que la réalité est loin de représenter cet idéal juridique. Notre société ne semble pas capable de faire abstraction du genre pour se concentrer sur la personne à proprement parler.
Dès lors, se pose la question de la volonté. Si le cadre existe, pourquoi n’est-il pas appliqué ? Pourquoi est-ce que les responsables des entreprises ne peuvent se détacher de cette idée qu’une collaboratrice «vaut moins» qu’un collaborateur ? Pourquoi est-ce que les employeurs ne corrigent pas cette situation pourtant aisée à repérer ?
La conclusion, tout cynique soit-elle, est pourtant simple : parce qu’on ne le veut pas.
Notre économie et notre société se reposent sur la gratuité du travail féminin. Tout notre modèle social est basé sur cette idée que le genre masculin produit et se voit valorisé pour cela, alors que le sujet féminin se contente de remplir son rôle.
2020… et nous ne sommes pas parvenus à effacer cette injustice. Bien au contraire, elle n’a fait que s’amplifier : on le sait désormais, une taxe rose est bien présente sur de nombreux biens de consommations de première nécessité. Il est un fait qu’une couleur ne coûte pas plus chère qu’une autre, pourtant il suffit que votre rasoir soit rose pour qu’il soit plus onéreux que celui qui est bleu…
La dimension financière est la plus concrète car chiffrée, donc facile à mettre en exergue et à prouver. Pour autant, est-ce que les grandes marques cessent ce genre d’agissement ? Absolument pas, bien au contraire, on voit de plus en plus de produits se «genrer» : un grand distributeur est même allé jusqu’à pousser le ridicule en proposant des soupes féminines et masculines… Une belle preuve que pour cette enseigne, l’appât du gain prime sur toute autre considération, quitte à s’embourber dans des clichés qui font passer ses dirigeants pour des spécimens moyenâgeux coupés de toute forme de réalité actuelle.
Mais sous le chiffre financier se cache quelque chose de nettement plus problématique et honteux : l’acceptation de cet état de fait.
D’une certaine manière, ceci nous touche toutes et tous car nous sommes des chaînons de cette société et à cet égard, nous devons, toutes et tous, exprimer notre refus de voir cette situation perdurer encore.
Ainsi, le 8 mars, nous devons, toutes et tous, nous mobiliser pour faire cesser cette injustice et mettre l’égalité au centre de notre fonctionnement social. Nous avons accepté pendant bien trop longtemps de laisser les femmes porter le poids des innombrables tâches et responsabilités qui leur incombent. Cessons une bonne fois pour toutes de voir un genre ou un sexe et concentrons-nous sur l’individu. Mais pour cela, les individus doivent se réunir pour exprimer ce message d’une claire et forte voix !
Le 8 mars, participez, vous aussi, au changement et rejoignez-nous !
Toutes les informations et les possibilités d’action pour cette journée se trouve sur la page Grève des femmes/grève féministe.
Keko Razzano