La feuille verte n°42 – novembre 2018  Feu vert pour les jeunes !

Beaucoup de jeunes entrent dans la vie active à 16 ans. Différents droits sont acquis tels que le choix de sa confession, la possibilité de consommer certains alcools, mais aussi la majorité sexuelle. Ces droits riment avec des obligations. À 16 ans, nombreux sont ceux qui choisissent une filière professionnelle et payent, pour certains, leurs premiers impôts. À 16 ans, les jeunes sont donc confrontés à la vie d’adulte. Accorder un droit de vote dès 16 ans serait une marque de confiance envers les jeunes et une possibilité pour eux de s’impliquer dans la vie politique, notamment en leur permettant de s’exprimer sur des sujets les concernant tels que l’école et l’apprentissage.
L’Office fédéral de la statistique estime que, dans 20 ans, plus de la moitié de la population suisse sera âgée de plus de 60 ans. Force est de constater que c’est également cette tranche d’âge qui vote habituellement le plus. Cependant, les décisions prises lors des votes prédéterminent le monde dans lequel les jeunes vivent. Il est impératif de permettre aux jeunes de pouvoir prendre part aux décisions les concernant directement lorsqu’ils entrent dans la vie active. Permettre le vote à 16 ans, c’est un réel pacte intergénérationnel.
Ainsi, à Glaris et en Autriche, où le droit de vote est acquis dès 16 ans, un taux de participation plus élevé dans la catégorie des 23-25 ans a été enregistré aux élections de 2010. Cela devrait être d’autant plus vrai si le droit de vote suivait directement les cours d’éducation civique donnés durant la dernière année de leur scolarité, en offrant une application concrète immédiate, plutôt que de laisser mourir l’intérêt suscité par ces cours, comme c’est malheureusement le cas actuellement dans notre canton. Le droit de vote pour les jeunes dès 16 ans favorise donc la participation démocratique et permet une meilleure intégration des jeunes dans la société, en les incitant à y prendre leurs responsabilités.
Si la question du droit de vote revient aujourd’hui à l’ordre du jour, c’est qu’il y a un réel engouement de la part des jeunes pour ce progrès démocratique. En effet, à Neuchâtel, une initiative lancée notamment par les Verts a trouvé un soutien de poids auprès des gymnasiens du canton lors de la récolte de signatures. Un éventail très large de partis de jeunes a participé à cette campagne : des Vert’libéraux au Parti ouvrier populaire. Une belle preuve par l’exemple ! L’initiative a même été acceptée par le Conseil d’État neuchâtelois il y a peu de temps. Neuchâtel sera ainsi peut-être le deuxième canton suisse à instaurer le droit de vote à 16 ans.
Dans notre canton, les Jeunes Vert-e-s vaudois-e-s portent cette idée depuis longtemps dans le débat public. Ils ont d’ailleurs fait campagne pour celle-ci lors des élections cantonales de 2017. Le droit de vote figure par ailleurs dans le programme des Verts vaudois pour la législature actuelle. C’est donc dans la plus grande des logiques que les Jeunes Vert-e-s vaudois-e-s ont déposé une motion pour l’introduction du droit de vote à 16 ans (et non d’éligibilité) dans le Canton de Vaud à l’échelle communale et cantonale par la députée Léonore Porchet, le 6 novembre dernier au Grand Conseil.
À la vue des enjeux environnementaux et sociaux, il est indispensable que ceux qui auront à vivre avec les décisions d’aujourd’hui puissent prendre part au débat démocratique. Il est donc temps pour notre canton de prendre l’opportunité qui se présente d’introduire le droit de vote pour les jeunes dès 16 ans.
Oleg Gafner
Co-président des Jeunes Verts vaudois, membre du comité des Verts lausannois