Crise climatique, extinction des espèces, déforestation, pollution de l’air, de l’eau et du sol : notre façon de faire du business a entrainé́ toute une série de crises environnementales. En réaction à la lenteur politique en la matière, les Jeunes Vert-e-s Suisse lancent l’initiative pour la responsabilité environnementale. En bref, la protection de l’environnement doit devenir une priorité́ et servir de cadre à notre économie. La Suisse doit importer et produire de manière à ce que les conditions permettant la vie sur terre ne soient pas menacées. Concrètement, cela signifie que l’impact environnemental du pays, en Suisse et à l’étranger, doit être réduit dans les dix prochaines années de manière à respecter les limites planétaires. 
En écologie politique les différents termes se bousculent et se confondent souvent. Les définitions se multiplient au risque de ne plus savoir ce dont il s’agit dans certaines propositions politiques. Cette nouvelle initiative, quant à elle, repose sur un mécanisme connu par la Confédération puisque l’Office fédéral de l’environnement (OFEV) calcule lui-même les limites planétaires et leurs valeurs pour la Suisse. En mobilisant le terme « empreinte environnementale » l’OFEV mesure l’impact de la Suisse dans les domaines du changement climatique, du cycle de l’azote, de la consommation d’eau douce et de la perte de biodiversité́. En 2015, une étude commandée par l’OFEV a montré́ que l’empreinte environnementale de la consommation suisse dépasse clairement le seuil des limites planétaires dans de nombreux domaines (voir tableau). Dans l’hypothèse d’un scénario de statu quo, la Suisse dépasserait les seuils de toutes les frontières planétaires dans les 20 prochaines années.1

Ce qui nous manque actuellement, ce ne sont pas les bonnes intentions, mais une hiérarchisation claire des priorités. L’initiative veut donc que nous redéfinissions nos priorités en matières d’écologie. La préservation de nos ressources naturelles devra être une priorité́ pour la Confédération et ne plus être reléguée au second plan, derrière le dogme de la croissance économique éternelle et la recherche du profit. La capacité de renouvellement de la nature devrait constituer le nouveau cadre dans lequel nos actions sociales et économiques sont insérées, et non l’inverse. Les activités économiques ne peuvent consommer qu’un nombre limité de ressources et émettre un nombre limité de polluants par unité de temps, de manière à préserver les bases naturelles de la vie.

Cette initiative pose un objectif ambitieux. Et c’est bien d’ambition dont nous avons besoin dans une Suisse qui recule trop souvent face aux changements climatiques et environnementaux. La dernière preuve en est le rejet de la loi sur le CO2.

L’initiative pour la responsabilité environnementale ne signifiera pas une mise en œuvre mais bien la création d’un arsenal légal pour agir contre les changements à venir. Nous demandons des investissements publics et des outils en matière de mobilité, d’industrie, d’aménagement du territoire, de transition énergétique ou encore d’agriculture. Nous avons perdu trop de temps à laisser la majorité du parlement empêcher des politiques publiques sérieuses pour un changement de cap. A nous de provoquer un nouveau débat et d’amener sur la table un principe pourtant très simple : il n’y a qu’une seule planète! Consommer plus qu’elle n’est capable de produire et régénérer est un non-sens.

Il est possible dès maintenant de soutenir notre initiative en s’engageant pour la récolte de signature. La campagne débute ce 17 août 2021.

Merci pour votre engagement !

Signez l’initiative

1 Dao, H., Peduzzi, P., Chatenoux, B., De Bono, A., Schwarzer, S., & Friot, D. (2015). Naturverträgliches Mass und Schweizer Fussabdrücke gestützt auf planetare Belastbarkeitsgrenzen. Genf: Bundesamt für Umwelt (OFEV).