Communiqué de presse

Les Vert·e·s lausannois·es ont pris connaissance du plan climat présenté par la Municipalité de Lausanne le 13 janvier 2021. Ce rapport-préavis matérialise l’important travail accompli par les services concernés depuis la déclaration de l’urgence climatique en été 2019, et permet notamment d’avoir enfin une vue quantifiée de l’objectif de neutralité climatique au niveau municipal, des émissions actuelles, et leur ventilation par secteur d’activité. Le document comporte de nombreuses démarches encourageantes que les Vert·e·s appellent de leurs vœux depuis plusieurs années. Cependant, l’objectif annoncé de neutralité carbone en 2050 n’est pas assez ambitieux au vu de l’urgence à laquelle nous devons faire face et manque, pour l’heure, du financement nécessaire à sa réalisation.

À l’initiative du groupe des Vert·e·s, le Conseil communal a déclaré formellement l’urgence climatique en juin 2019, et chargé la Municipalité de préparer un plan climat au plus vite, soit dans un délai de 18 mois. Le plan présenté aujourd’hui permet d’entrer dans le vif du sujet avec des chiffres et des périmètres d’action plus précis. Toutefois, la lecture du plan climat présenté ne rassure pas totalement les Vert·e·s.

En effet, la Municipalité avait en juin 2019 évoqué une neutralité carbone en 2030 comme objectif central du futur plan climat. Or, dès les premières lignes du texte il est rapidement affiché que cet objectif a été simplement abandonné ou du moins très édulcoré : neutralité carbone du transport en 2030, et totale pour 2050. De plus, il ne s’agit que des émissions du transport directes (produites sur sol lausannois), alors qu’elles ne représentent qu’un quart des émissions totales (23.7%). Combinées aux émissions liées à l’électricité, sur lesquelles la Ville affiche également pouvoir agir, le périmètre d’action choisi par la Municipalité est donc très et trop limité. En outre, les investissements prévus sont largement insuffisants pour faire face à l’urgence : ce d’autant plus que les politiques climatiques boostent l’économie locale et sont autant de formidables opportunités économiques pour les entreprises de notre canton.

Dans le détail des actions prévues, les Vert·e·s sont partagés entre soulagement et inquiétude. L’objectif de zéro véhicule thermique à 2030 est par exemple louable, mais la lecture du train de mesures pour l’atteindre est plus que lacunaire et rend l’atteinte de l’objectif quasi impossible. Les objectifs d’assainissement énergétique des bâtiments et d’adaptation aux changements climatiques par une arborisation décuplée sont par contre à saluer, d’autant plus avec la volonté d’encadrer les effets sociaux de ces politiques par une politique de maitrise des loyers. Enfin, il est très positif de voir que les impacts de l’amendement des Vert·e·s au budget de la Ville 2021 visant à augmenter les dotations en personnel de la coordination du plan climat et de l’observatoire de l’environnement se font d’ores et déjà sentir par un renforcement de l’accompagnement de ce plan climat.

L’acceptation par la population des mesures proposées est cruciale, comme le souligne le rapport-préavis. Or, les procédures évoquées restent de nature consultative, ciblées par public, et trop limitées aux yeux des Vert·e·s. Les changements évoqués vont toucher l’ensemble de la population, et devraient faire l’objet d’un débat public large, soit par le biais d’une assemblée citoyenne, soit par le biais d’assises du climat.

Ce plan climat conforte donc les Vert·e·s dans leur choix de viser plus de sièges tant à l’exécutif et qu’au conseil communal, car bien que le plan climat soit désormais sur les rails, il s’agit de significativement changer sa vitesse de déploiement, et préparer au plus vite les prochaines étapes d’investissement et d’action publique.