Samedi prochain 1er mai, un cortège défilera dans Lausanne, à l’appel des organisations syndicales et de multiples mouvements sociaux et partis de gauche. Malgré le contexte sanitaire, les autorisations ont été délivrées pour cette manifestation qui permettra l’expression de nombreuses revendications mises à vif par les 14 mois de crise sanitaire.

Depuis mars 2021, le quotidien d’une grande part de la population est remis en question. De nombreuses personnes se retrouvent sans activité économique, interdites d’exercer pour limiter les lieux de rassemblement, en télétravail forcé pour limiter les risques de contamination. D’autres, par contre, se retrouvent au cœur d’une activité indispensable à la survie sanitaire et économique de la collectivité majoritairement assignée à domicile. Soins, vente, logistique, informatique, enseignement, agriculture, de nombreux métiers ont, durant toute cette année, continué leurs activités déjà exigeantes dans un contexte hors norme: avant l’arrivée des stocks de masques et de désinfectants, sans pouvoir prendre de vacances ou de pause ou récupérer leurs heures supplémentaires parfois déjà présentes. Dans plusieurs de ces métiers, la proportion de femmes est élevée, ajoutant les enjeux d’inégalité de genre.

Les reflux et ressacs de la pandémie ont maintenu la pression sur ces personnes, ce qui a donné lieu dans un premier temps à une revalorisation symbolique (applaudissements, remerciements nombreux et solidarité lors des premiers échanges au moment des réouvertures), mais sans effet sur les conditions de travail et les rémunérations. Or des revendications et des luttes demandent depuis longtemps l’expression d’une justice sociale nécessaire. Si un métier est si indispensable, voire même vital, pourquoi de si nombreuses heures de travail, pourquoi si peu de droits, pourquoi une telle limitation des moyens ? En parallèle, les privilèges et fortunes des personnes déjà aisées se sont renforcés, avec épargnes en hausse, dividendes versés et accumulés, et grandes fortunes largement enflées au courant de l’année 2020.

Comme pour la crise COVID-19, la crise climatique frappe et frappera de manière disproportionnée les populations défavorisées économiquement, selon un axe nord-sud à travers le monde, ou même en Suisse selon les classes sociales. La réponse à ces deux crises doit être de même nature : écologique et solidaire. Reconstruire le monde d’avant mars 2020 n’a aucun sens, puisque celui-ci nous menait dans le mur de la surconsommation climaticide et de la croissance infinie au profit d’une ultra-minorité. Acter la transition énergétique et climatique sans apporter de justice sociale couvrirait d’un vernis verdâtre cynique une société à plusieurs vitesses : Tesla climatisée pour les uns, chômage et canicule pour les autres.

L’intérêt commun est au cœur de ces nombreuses luttes : que ce soit un climat apaisé offrant des conditions de vie adéquates sur le long terme, ou des conditions de travail meilleures, rémunérées à hauteur de la pénibilité, ou l’égalité dans les faits plus que dans les vœux- Ces revendications visent une société meilleure, plus juste, à long terme. Pour ces raisons, nous défilerons, les Vert·e·s, aux côtés des mouvements et partis associés, et aux côtés des travailleurs et travailleuses essentiel·le·s. Pour un 1er mai placé sous les augures de la convergence des luttes climatiques, féministes, syndicales et citoyennes.

Rendez-vous samedi à 15h au CHUV pour ensuite défiler en direction du centre-ville, avec masques et solidarité (et peut-être le traditionnel parapluie).