Cette lettre de lecteur signée par Philippe Martinet est parue dans La Côte, le vendredi 21 janvier 2022.

Après la Police, c’est la Justice qui doit désormais se coltiner le sale boulot : décider si elle veut enfermer ou non, endetter durablement ou non des jeunes dont la faute est d’avoir exprimé, sans violence mais hors du cadre légal, leur volonté de réveiller l’opinion publique sur le gaspillage des ressources, des paysages, et sur les enjeux climatiques !

Au printemps 2021 : quand ces jeunes dépassaient leur peur et restaient des jours perchés à plus de 15 mètres sur les derniers arbres de la colline éventrée, il se construisait 5 piscines privées dans ma seule rue de Gland, avec des bennes vomissant des tonnes de béton sans doute arraché au Mormont, pour le plaisir de quelques baignades égoïstes… Comme si même les gens cultivés et sans aucun doute au fait des problèmes de la Planète étaient incapables de faire le lien entre leur propre consommation et le message de cette jeunesse sans futur.  

Même le technophile Bertrand Piccard le dit aujourd’hui : on doit interroger le fait que nous ayons le parc automobile le plus lourd et polluant d’Europe, sinon comment pourrons-nous demander aux grands pays pollueurs de faire des efforts ! Alors, sans affirmer que nos jeunes zadistes sont les Rosa Parks (qui refusa de se lever dans un bus réservé aux blancs) ou les Paul Grüninger (qui désobéit pour sauver des juifs pendant la guerre) d’aujourd’hui, j’espère de tout cœur qu’après la Police cantonale, qui avait su procéder à l’évacuation des zadistes avec le moins de violence possible, la Justice saura traiter ces actes de désobéissance civile avec le plus de clairvoyance possible.

Phil Martinet, Gland
Président 2012-13 du Grand Conseil vaudois