Madame la Syndique de Tannay,
Monsieur le Syndic de Mies,
Monsieur le Syndic de Chavannes-des-Bois,
Mesdames et Messieurs les membres des Municipalités et des Conseils communaux,
Mesdames et Messieurs en vos titres et fonctions,
Chères concitoyennes et chers concitoyens,

C’est un honneur de pouvoir m’exprimer devant vous ce soir, en tant que jeune conseiller communal de la commune de Mies, à l’occasion de notre fête nationale.

L’occasion de revenir sur cet engagement ainsi que sur quelques sujets qui me sont chers et que je souhaite partager avec vous.

Ayant toujours vécu en Terre Sainte depuis petit, avec notamment son collège, ses clubs sportifs ou encore son conservatoire, j’affectionne tout particulièrement notre région terre-saintoise, et bien sûr ma commune de Mies. C’est une réelle chance que nous avons d’avoir de nombreuses associations qui font vivre nos villages par les fêtes, festivals et autres évènements qu’elles organisent, comme ici ce soir. Et aussi différentes causes importantes qu’elles servent pour notre monde.

Celles et ceux qui me connaissent, connaissent mon engagement associatif, culinaire d’abord, puis pour la durabilité et l’écologie. Dans un premier temps, je m’étais dit que je n’entrerai pas en politique, que je préférais cet engagement, peut-être plus militant.

Mais j’ai très vite pris conscience de l’importance d’être là où les décisions se prennent, et surtout, surtout, m’engager pour les gens et la nature qui nous entoure.
Vous imaginez bien qu’après être entré au Conseil communal, je suis assez vite devenu « le jeune écolo du Conseil ». « Écolo », un drôle de titre d’ailleurs que l’on donne dans notre société aux personnes qui, finalement, se dévouent à promouvoir une meilleure qualité de vie pour les générations actuelles et futures. Ne serait-ce
pas ce que nous devrions toutes et tous souhaiter ?

Si j’ai choisi cette voie, c’est parce que je pense sincèrement, que nous pouvons arriver à concilier le bien-être humain et environnemental, collectivement, si nous
nous en donnons les moyens.

Les températures et évènement extrêmes qui nous ont frappés ces dernières semaines doivent nous interpeller. Les épisodes de canicule qui se suivent, la tornade
à la Chaux-de-Fonds, les feux de forêt en Valais ou encore les récoltes décimées par la grêle et la tempête. Bien qu’il existe une différence entre météo, des évènements localisés sur un temps court et climat, des évolutions sur un temps long, une chose est sûre : ce que nous vivons est la conséquence directe de nos actes en tant qu’humains et ces évènements s’intensifieront à l’avenir si nous ne faisons rien, au niveau local, national et international.

J’entends d’ailleurs parfois dire : « Oui, mais la Suisse a un impact minime sur le climat ou sur le monde ». Un discours nous retranchant dans l’inaction et qui s’avère être très faux lorsque l’on considère le centre de décisions financières, économiques et politiques que nous sommes.

Vous l’aurez compris, le temps est à l’action, et fort heureusement, les solutions existent. Ce dont nous avons besoin pour les mettre en œuvre, c’est que chaque
individu et chaque collectivité, prenne à cœur ses responsabilités. C’est ce que nous avons entamé dans notre commune de Mies, grâce au soutien du Conseil et de la Municipalité, en développant un Plan Energie et Climat communal. Plusieurs dizaines d’autres communes dans le Canton l’ont également entrepris. Énergie, Biodiversité, Adaptation de notre territoire, Mobilité durable, Production locale,… tant de mesures qui sont importantes pour le présent et l’avenir
de toutes les citoyennes et de tous les citoyens.

Malgré le fatalisme ou le désintérêt qui règnent face à la situation, il s’agit avant tout d’une question de qualité de vie et de savoir dans quelle Suisse nous souhaitons
vivre. Il ne s’agit pas simplement d’une question de CO2 ou de protéger nos glaciers ou l’Arctique, c’est une question de gens : de vous, de moi, de nous. Parce que la
Terre, elle, s’en remettra quoique nous fassions.

L’espoir est là, mais c’est à nous toutes et tous de le façonner, de le rendre visible et de le transmettre. Et ça a déjà commencé :

  • par les jeunes générations qui privilégient le sens au salaire dans leur travail,
  • par des agricultrices et agriculteurs qui se préoccupent de l’avenir de leurs terres,
  • par des citoyennes et citoyens qui lancent des initiatives, des associations, des
    projets concrets ;
  • par des entrepreneurs guidés par la volonté d’avoir un impact positif sur la
    société…
  • par vous et moi, dont la prise de conscience a bien évolué par rapport à il y a 10
    ans en arrière.

Le 1er août, qui nous réunit, est aussi et surtout synonyme de convivialité, de vivre-ensemble. De personnes qui se connaissent, ou qui ne se connaissent pas, qui se retrouvent pour fêter la fondation de la Suisse, de l’identité nationale qui nous rassemble.

J’aimerais donc finir ce discours en vous racontant une petite histoire:
L’été bat son plein, et avec lui, le temps des moissons.
Les chants des oiseaux nous réveillent au petit matin, quand l’air est encore frais.
Les tournesols dans nos champs font sourire les promeneurs, avant l’émerveillement des couchers de soleil sur le Jura.
Le Léman et ses tons de bleus, fait l’effet d’un beau miroir dans nos yeux.
Les courgettes, aubergines, abricots ou framboises arrivent dans nos assiettes, gorgés d’eau et de soleil, fruits du travail de nos paysannes et paysans.
La chaleur du jour nous fatigue, aussi.
Et quand vient la pluie, longuement attendue, elle anime nos arbres, nos forêts, nos jardins, nos esprits.

Ces rencontres impromptues ne pourraient avoir lieu sans une seule minuscule petite chose. Une source de vie essentielle, qui germe, qui pousse et qui nourrit :

Une graine.

Sans elle, nous n’aurions pas de récoltes, nous n’aurions pas de parenthèses dans le temps, de paysages à nous faire rêver, et… de rencontres et de convivialité. Comme dans toute discussion, dans toute histoire, dans toute décision, dans tout projet, pour tout avenir: n’oubliez pas, que planter une graine est la chose la plus
importante que vous puissiez faire, vous, à votre échelle.

Soyons des semeuses et des semeurs de graines, dans nos vies, dans nos familles, dans nos communes. C’est ainsi que je propose donc à ma commune, Mies, de planter un arbre l’année prochaine pour l’année de notre Plan Climat, afin de marquer les générations actuelles et futures.

Merci de votre attention.
Santé et belle fête du 1er août !

Jean-Valentin de Saussure