Postulat

Le dérèglement climatique est une réalité reconnue par les scientifiques. Nous pouvons toutes et tous, année après année, en observer les effets les plus marquants : étés caniculaires de plus en plus fréquents, pluies abondantes, crues des lacs et des rivières, etc.
Dans les villes, ce dérèglement se traduit notamment par le développement d’îlots de chaleur en été dans les zones dépourvues de végétalisation, qui transforment certains quartiers en véritables fournaises pendant la journée. Une étude a montré une différence de température due au taux de recouvrement végétal de 6 degrés entre deux quartiers voisins et jusqu’à 12° au sein d’une même ville (19°C versus 31°C).
Ces îlots de chaleur ont des effets sur la faune, la flore et sur la population. Chacune et chacun apprécie plus ou moins ces moments de grandes chaleurs. Mais nombre de personnes, en particulier les nouveau-nés et les personnes âgées, en souffrent fortement. Certains en meurent même. Ainsi, « l’été caniculaire de 2015, le deuxième été le plus chaud de Suisse en 154 ans de mesures, a causé 800 décès supplémentaires » dans notre pays.
Yverdon n’échappe pas au phénomène. Il suffit de marcher de la place Pestalozzi à la plage durant un après-midi d’été pour être frappé par la différence impressionnante de température entre le centre-ville et les abords arborisés du lac.
Des solutions existent pour lutter contre ce phénomène et amener de la fraîcheur en ville. La Confédération a d’ailleurs publié récemment un rapport détaillé sur le sujet qui propose une méthodologie, des outils et de pistes très concrètes « pour un développement urbain adapté aux changements climatiques ».
Parmi les mesures à mettre en place, on peut végétaliser les façades, les toits, des parkings et les îlots routiers avec des espèces locales, qui demandent peu d’entretien et aucun herbicide ; aménager et agrandir les plans d’eau ; favoriser la plantation d’arbres, qui réduisent plus les écarts de chaleur que l’herbe ; avoir de la végétation répartie sur l’ensemble du territoire communal avec un effet global plus important que des zones végétales fragmentées ; intégrer des conditions climatiques locales dans les mises au concours architecturales, etc. Autant de mesures mises en œuvre dans différentes régions et villes de Suisse, à l’exemple de Bâle, Zürich, Sion et qui ont un réel effet sur le mieux vivre de toutes et tous.
Deux autres avantages non négligeables d’une végétalisation des centres urbains peuvent encore être cités. Premièrement la rétention d’eau, qui permet de réduire significativement les risques d’inondation en cas d’événements extrêmes. Et deuxièmement le renforcement de la biodiversité. On peut noter à ce sujet que la commune est déjà active et on peut saluer les efforts des services communaux, mais il est possible d’en faire davantage.
La Municipalité a déjà entrepris des études pour cartographier ces îlots de chaleur au niveau communal et nous saluons également cette initiative, mais nous souhaitons des actions d’envergure pour lutter contre ces îlots de chaleur.
Afin donc de protéger la santé des Yverdonnoises et Yverdonnois et d’améliorer le mieux vivre de toutes et tous, nous demandons à la Municipalité de bien vouloir étudier la possibilité de développer des mesures adaptées aux conditions climatiques locales et à l’environnement urbain yverdonnois afin de lutter contre les effets du changement climatique, en particulier contre le développement d’îlots de chaleur en été dans le Centre-Ville. Merci pour votre attention.
Lea Romanens