Postulat

A Orbe, le jardinage urbain se limite à la forme des jardins familiaux. Ils se situent sur trois sites : le Pré de l’Ile, les Granges-St-Germain et Montchoisi. Ces jardins, que l’on appelait aussi parfois jardins ouvriers, se caractérisent par des parcelles suffisamment grandes pour permettre une culture visant à l’autosuffisance alimentaire. Avec le temps, ces jardins sont aussi devenus des lieux de vie et de socialisation. Les cabanes qui servaient initialement au rangement des outils se sont transformées peu à peu en petites maisonnettes autour desquelles se développe une vie sociale riche et multiculturelle.
Les familles urbigènes vivant en habitat collectif et qui souhaitent cultiver leurs fruits et légumes peuvent donc bénéficier d’une parcelle. Mais, actuellement, nombre de demandes ne peuvent être satisfaites rapidement et la liste d’attente s’allonge.
Avec le développement de l’urbanisation et le renforcement du degré de protection des terres agricoles, les possibilités de développer de tels jardins sont de plus en plus réduites. La demande est pourtant de plus en plus forte et l’intérêt pour le jardinage de plus en plus important. Les jardins familiaux seront de plus en plus convoités.
Compte tenu de la rareté des terrains cultivables, il conviendrait d’élargir et de diversifier les possibilités de jardinage en milieu urbain, notamment en développant des « potagers urbains ». Ils se définissent par de petites parcelles, l’absence de cabanon, et leur situation en pied d’immeuble. Ce type de jardin, moins gourmand en surface (par exemple, entre 6 et 48 m2 à Lausanne) permet donc de satisfaire un plus grand nombre d’habitants.
Les potagers urbains ont d’autres vertus :

  • implantés au pied du domicile des utilisateurs, ils contribuent à leur mesure à la diminution des déplacements motorisés (par rapport à la localisation des jardins familiaux en frange urbaine) ;
  • par leur accès facilité à pied ou à vélo (mobilité douce), ils favorisent l’exercice physique ;
  • ils contribuent à l’animation du quartier en devenant des lieux de rencontre et d’échanges entre générations et cultures ;
  • les aménagements sont conçus de façon modeste, ce qui sous-entend une installation à faible coût ; à Lausanne, par exemple, seule la présence d’un coffre de rangement et d’un compost, si possible collectif, est autorisée.

Ainsi, ce postulat demande à la Municipalité d’étudier la possibilité de développer de nouvelles formes de « jardinage en milieu urbain » en explorant les pistes suivantes :

  • intégrer de manière systématique la thématique du « jardinage urbain » dans les documents de planification contraignants (plans d’affectation, par exemple). Le quartier OPL de Gruvatiez donne l’exemple en intégrant les jardins dès les origines du projet ;
  • dans les quartiers déjà construits, promouvoir la pratique du jardinage urbain sur le domaine privé en invitant les gérances immobilières et les propriétaires à mettre à la disposition de leurs locataires de tels espaces lorsque cela est possible.

La pratique du jardinage n’est pas toujours suffisamment respectueuse de l’environnement, en particulier dans l’usage d’insecticides, fongicides, herbicides et autres produits. Ainsi, pour sensibiliser les jardiniers actuels et futurs à la protection de l’environnement et de la biodiversité, le postulat demande que soit étudiée :

  • la mise en place d’actions d’information, de formation et d’accompagnement auprès des jardiniers (par exemple, compostage, gestion des arrosages, paillage et non-labour des sols) ;
  • la possibilité de faire signer une charte orientant les locataires vers des pratiques de préservation de l’environnement, de la biodiversité et une utilisation responsable des ressources. Cet engagement pourrait reprendre les principes suivants :
  1. utiliser l’eau de façon économe (utilisation des eaux de pluie pour arroser par exemple) ;
  2. considérer le sol comme un organisme vivant à nourrir et à protéger ; développer la biodiversité végétale et animale par un entretien peu interventionniste ;
  3. viser un jardinage utilisant zéro produit de synthèse (engrais chimiques, pesticides) et zéro OGM ;
  4. favoriser des variétés de fruits et légumes de la région, plus adaptées à notre climat ;
  5. réduire le bruit et la pollution de l’air dus aux machines en favorisant des pratiques manuelles.

En résumé, nous souhaitons que la Municipalité étudie :

  1. les opportunités de créer des potagers urbains ;
  2. la mise en place de pratiques du jardinage respectueuses de l’environnement.

Corinne Authouart Piguet, Christophe Hunziker, Eva Mladinic, Natacha Mahaim Sidorenko