Communiqué de presse

Le premier tronçon de l’Axe Principal d’Agglomération à 32 millions, visant à promouvoir le trafic individuel motorisé sera inauguré samedi. Les Vert·e·s et Solidaires rappellent que cet investissement, à l’époque estimé à seulement 15 millions, a fait exploser la tirelire du contribuable à près de 40 millions pour cette première étape et cela sans subventions fédérales ou cantonales. En cumulant avec les potentiels 25 millions supplémentaires pour les prochains tronçons, les Vert·e·s et Solidaires estiment que les 65 millions d’investissement pour ce type de mobilité prennent une place démesurée sur les finances communales au détriment d’autres besoins pour la population et s’engagent pour développer d’autres moyens de transports, dont la mobilité douce.
Alors que le premier tronçon de la route de contournement va être inauguré ce samedi, les Vert·e·s et Solidaires tiennent à relever certaines conséquences désastreuses autour de ce projet pharaonique.

Un investissement colossal et sans subventions

En 2012, les initiants promettaient un premier tronçon à 15 millions. Le coût réellement investi s’élève à plus de 32 millions, ou plutôt 40 millions en comptant les études et les aménagements qui y sont liés. Pour la suite des prochains tronçons (Centre et Ouest) il faut s’attendre à un investissement de 25 millions selon le plan des investissements à ce jour. C’est donc un investissement de près de 65 millions de francs qui va peser à très long terme sur les finances communales. On est bien loin de ce qu’avait « imaginé » les initiants.
A ce constat s’ajoute des déconvenues en matière de cofinancement. Les initiants et la Municipalité ont espéré obtenir a posteriori des subventions cantonales ou fédérales. Or rien n’est venu de ces autorités remettant en cause d’une certaine manière l’utilité même de cette route. Cela a eu pour conséquence de charger les frais de cette route à l’entièreté sur le dos de la commune.

Des incidences couteuses en matière de planification territoriale

Ce premier tronçon de l’APA passe sur des terrains privés. Lors de construction de routes cantonales ou d’autoroutes, des procédures d’expropriation sont lancées pour pouvoir réaliser ce type d’ouvrage. Dans un tel cas, la commune aurait limité ses frais autour du rachat des parcelles situées en zone agricole. Or, plutôt que cette procédure jugée trop longue, le terrain a été acheté pour 1.2 millions, un prix d’or pour un terrain qui restera inconstructible avant des années. Pour les prochains tronçons, l’artificialisation des précieuses surfaces cultivables pour construire la route s’annonce pour le moins compromise.
De plus, après de multiples tractations dont les contours exacts n’ont jamais été dévoilés, la Municipalité s’est engagée à légaliser des terrains agricoles pour permettre la construction d’un quartier de 900 habitants sur un terrain traversé par la route. Les discussions ont débouché en 2016 sur la signature d’une convention entre la Municipalité, le propriétaire et un promoteur immobilier. Pour honorer sa promesse, la Municipalité a concentré tous ses efforts sur ce projet qui prévoyait de sacrifier 4 hectares de bonnes terres agricoles. En s’acharnant de la sorte sur la réalisation d’un projet contesté par le canton car contraire aux dispositions réglementaires, la Municipalité a dans le même temps délaissé d’autres projets stratégiques comme les développements « Gare-Lac » ou « Coteau-Est ». A cause de cette mauvaise stratégie la ville n’a donc pas pu se développer dans des secteurs pourtant identifiés dans les planifications en force et jugés prioritaires par des partenaires comme le canton ou la société vaudoise pour le logement (SVL).

Une mobilité des années 60’ qui induira des nuisances

Aujourd’hui, la Municipalité communique autour d’une route qui est devenue « un projet de mobilité durable », avec l’argument qu’une piste cyclable et un trottoir ont été pensés à côté de la route, ce qui est bien le minimum. Or c’est bien vite oublier que cette route augmentera significativement l’usage de la voiture dans sa globalité et chargera les « pénétrantes » comme la rue des Moulins, la rue d’Orbe, la Rue des Philosophes, la rue de Chamblon. Ces habitants vont souffrir des différentes nuisances que va induire cet aménagement.
Seuls les habitants de la rue du Valentin et de Graveline ont obtenu de justesse des compensations légitimes qui n’étaient pas prévues dans le projet initial. L’argent coulé dans le béton de la route manquera cruellement pour aménager les autres pénétrantes, et réaliser la belle promesse des initiants de réaménager un centre-ville avec moins de voitures, agréable pour la mobilité douce.

Parce qu’il n’y a pas que « la route »

Cet investissement correspond à quelques deux années d’autofinancement pour la commune, argent qui manque pour d’autres infrastructures, notamment dans la mobilité douce, le scolaire et le parascolaire et ne correspond pas à ce que la population avait soutenu en 2012.
65 millions : c’est la création de 120 km de pistes cyclables, c’est 220 km de chemins pour piétons, c’est achat de 93 bus hybrides, c’est 60 fois le coût de l’électrification de l’ensemble la flotte de véhicules communales, c’est aussi 2 voire 3 écoles (pour supprimer définitivement les portacabines). Les Vert·e·s et Solidaires mettront la priorité aux investissements en faveur d’une mobilité douce sécurisée, à l’amélioration de l’offre en transports publics, pour donner des alternatives attrayantes à la voiture et favoriser les modes de déplacement durables.
Les Vert·e·s d’Yverdon
Les Jeune·e·s Vert·e·s Vaud
Solidarité et Ecologie