Élections communales dans le Gros-de-Vaud et le sous-arrondissement de Romanel
Avec l’introduction du système proportionnel dans les communes de plus de 3000 habitants, le paysage politique va être quelque peu modifié durant la prochaine législature. En vue des élections communales du 28 février 2016 dans les communes du canton de Vaud plusieurs groupes ont étés formés. Pour les Verts cela signifie une plus grande visibilité et une meilleure représentation qu’auparavant.
Petit tour des différentes communes du Gros-de-Vaud et du sous-arrondissement de Romanel où des Verts seront présents sur des listes communales :

  • Cheseaux: des Verts sont sur la liste du PSIG (parti socialiste et indépendants de gauche). Cette liste existe à Cheseaux depuis de nombreuses années et elle a fait ses preuves.
  • Échallens: le groupe socialistes, verts et indépendants a été créé en 2015. La liste pour le conseil communal compte 15 membres. Pour la municipalité, c’est un ticket rose- vert qui va défendre les atouts de la gauche : Anne-Laure Botteron (les verts) et Sébastien Lehmann (PS).
  • Épalinges: le groupe des Verts existait déjà lors des deux précédentes législatures. Pour la période 2016-2021, la liste est composée de 9 membres. Maurice Mischler se représente comme municipal et syndic.
  • Jouxtens-Mézery: Luc Recordon se présente pour une réélection à la municipalité sur une liste d’Entente municipale.
  • Le Mont : création d’un groupe politique dans une démarche participative : « Le Mont citoyen », avec la participation de quelques Verts mais surtout des citoyen-n-es ayant envie de s’impliquer dans la vie de la commune en partageant les mêmes valeurs sur l’écologie, la solidarité et la démocratie participative. Liste de 21 personnes pour le conseil communal et de deux pour la municipalité. site : lemontcitoyen.ch
  • Penthalaz: le groupe Socialiste, Verts & Sympathisants présente une liste de 23 candidat-e-s emmené-e-s par trois municipaux sortants qui se représentent, le système proportionnel y est établi depuis longtemps alors que la commune vient de dépasser les 3000 habitants.
  • Romanel: là aussi, nous nous associons avec le parti socialiste dans un but d’obtenir plus de suffrages.
  • Daillens: Alberto Mocchi se présente comme municipal.

Si vous êtes habitants d’une de ces communes nous vous invitons à voter pour les 
personnes qui défendent les intérêts de l’environnement et de la gauche. 
Votez les verts le 28 février prochain!
Votations fédérales de la fin février 2016: beaucoup de fausses solutions à de vrais problèmes
Le 28 de ce mois, en même temps que le premier tour des élections communales vaudoises, quatre objets fédéraux nous appellent aux urnes. Ce qui leur est commun, c’est de poser de vraies questions et d’y apporter des réponses au mieux pas totalement satisfaisantes et même mensongères dans certains cas.
L’initiative sur le renvoi (dite «de mise en œuvre»)
La plus lourde de conséquence est celle qui prévoit des dispositions supplémentaires sur l’expulsion de criminels étrangers. Elle accentue une première mouture, adoptée par le peuple et les cantons il y a quelques années. Qui pourrait a priori refuser de renvoyer chez elle une personne qui a commis une infraction grave ou très grave? Cela semble relever du simple bon sens, ne serait-ce que pour rassurer les victimes de tels actes et leurs proches. Pourtant, depuis belle lurette notre législation prévoit déjà ça … et la réalisation se heurte à des obstacles quelquefois insurmontables. C’estalors se moquer des électrices et électeurs que de leur faire croire qu’empiler des articles constitutionnels résoudra le problème. Car la solution ne dépend pas que de nous: si le pays d’origine refuse de reprendre son ressortissant condamné, nous ne pouvons l’y forcer; on peut certes négocier des accords de réadmission de ces gens et nos ministres de la justice – successivement Ruth Metzler, Eveline Widmer-Schlumpf et Simonetta Sommaruga (mais pas Christoph Blocher!) – y ont beaucoup travaillé, avec des résultats mitigés: les pays concernés renâclent et la Suisse n’a guère de moyens de pression pour les y pousser. En outre, dans certains cas, les États partenaires sont de telles dictatures que le renvoi est inexigible au point de vue de la plus élémentaire humanité. Enfin, le texte qui nous est proposé est si mal rédigé que des infractions aussi sérieuses que certaines violences sexuelles ne donneraient pas lieu à une expulsion alors que d’autres, relativement bénignes, le provoqueraient, sans qu’un juge puisse adapter sa décision aux circonstances concrètes. Il faut voter NON.
Le second tube routier du Gothard
Pendant les quelques années que durera la réfection du tunnel existant, le trafic des automobiles et camions par le Gothard sera compliqué. Pour y parer, la Confédération prévoit de construire un second tube qui aurait deux voies de circulation (comme le premier tube), en nous jurant qu’après les travaux on n’utilisera qu’une voie de chaque galerie. Bien fol est qui s’y fie! Comment résister alors aux pressions des transporteurs et de bien d’autres, réclamant tôt ou tard que s’ouvrent les deux voies des deux tunnels. La décision populaire de 1994 exigeant de limiter le transit routier par cet itinéraire, qui n’est aujourd’hui déjà pas respectée, en serait réduite à un chiffon de papier et les habitants du Tessin proches de l’autoroute, asphyxiés par les camions (pour combien de transports inutiles?), et, en période de vacances, par les touristes sur quatre roues, verront leur situation devenir intolérable; plusieurs élus de ce canton le refusent fermement. Au lieu de gaspiller trois milliards de francs à cet effet, mieux vaut en revenir à la solution initiale et bien moins chère élaborée par l’administration fédérale: un transbordement par le rail. Là aussi un NON résolu s’impose.
L’initiative «pour le couple et la famille»
Sous couvert de fiscalité familiale, du reste mal conçue, les initiants soumettent un texte dont la plus claire conséquence est homophobe: faire barrage au mariage homosexuel. Le procédé qui mélange ainsi deux questions bien différentes est donc malhonnête et aurait dû, si les Chambres avaient eu le courage de faire leur travail, être déclarée nulle. Sur le strict plan fiscal, force est en outre de constater que la solution proposée ne favorise que les couples aisé
et surtout très aisés: on procède par déduction fiscale, donc ceux qui paient peu d’impôts ne verront presque aucune différence, ceux qui en paient davantage pourront procéder à des déductions substantielles. Et, là encore, la facture sera salée, de l’ordre de deux milliards de francs par an, obligeant la Confédération à compenser, très probablement sur le dos de la formation et des prestations sociales. La bonne solution consiste au contraire à passer enfin à une imposition séparée des contribuables, mariés ou non, et ajuster le barème en conséquence, de sorte que les recettes soient stables. Un troisième NON se justifie ici.
L’initiative contre la spéculation sur les denrées alimentaires
Elle dispose que les opérations financières spéculatives sur les matières premières agricoles et sur les denrées alimentaires soient interdites en Suisse et que la Confédération s’engage sur le plan international à lutter contre ces opérations. À l’heure où la famine, souvent liée à des variations incontrôlées des prix, fait des ravages croissants dans le monde, il importe de stabiliser les marchés agricoles et alimentaires. Le principe de l’initiative, interdire d’investir pour soi-même ou pour autrui dans des instruments financiers se rapportant à de tels produits, représente une bonne base de travail; en contrepartie, les contrats utiles, portant sur la garantie de délais ou de prix fixés pour livrer des quantités déterminées seraient permis. La difficulté sera de savoir ce qui est spéculatif et ce qui est normal. Cependant, sous la pression de l’initiative, les Chambres ont donné au Conseil fédéral les moyens de bloquer des opérations qui risquent à l’évidence de provoquer des hausses spéculatives. On peut sans dommage, mais sans illusions exagérées, dire OUI.
Luc Recordon, ancien conseiller aux États