Blonay – Limitation générale à 30km/h
Postulat
Lutte contre le bruit de la circulation à Blonay : pour une étude des effets d’une limitation générale de la vitesse à 30 km/h.
Préambule
Début février 2019, le Comité d’initiative
« Pour un centre de Blonay à 30 km/h », composé de
plusieurs conseillers communaux, déposait un projet d’initiative
communale entièrement rédigé, pour approbation, auprès de la
Municipalité. Cela après communication aux différents groupes
politiques et consultation du spécialiste en la matière au sein de
notre Conseil, M. Sylvain Guillaume-Gentil.
La Municipalité a estimé, après consultation
du Préfet, qu’une telle demande de limitation de vitesse n’était
pas de sa compétence mais de celle de l’Etat de Vaud et de son
service des routes et de la mobilité (DGMR). Par conséquent, une
telle initiative populaire communale ne pouvait être validée, ne
pouvant porter que sur des compétences du Conseil communal.
Le Comité d’initiative, soucieux de
poursuivre dans son projet et sa demande, a acquis la conviction que,
pour faire avancer ce dossier, fort des dernières orientations
prises aux niveaux communal et cantonal en la matière, il valait
mieux transformer l’essai en postulat. Un rendez-vous a d’ailleurs
été agendé tout dernièrement, à ce sujet, avec la Municipalité.
Développement
Le bruit de la circulation motorisée, au
centre de notre localité et ses abords immédiats, est en constante
augmentation depuis au moins une décennie. Plusieurs valeurs limites
de bruit, selon les normes définies par l’Ordonnance fédérale
sur la protection contre le bruit (OPB) sont déjà atteintes et
dépassées en certains endroits, de jour comme de nuit, dans le
centre de Blonay.
Les études et autres expériences effectuées
dans différentes localités de Suisse montrent que la réduction de
la vitesse de 50 à 30 km/h permet de diminuer les nuisances sonores
de moitié.
De plus, le Tribunal fédéral (TF), dans sa
jurisprudence1,
a confirmé que les zones limitées à 30 km/h ne sont pas réservées
aux seuls quartiers d’habitation. Une limitation de la vitesse à
30 km/h peut aussi s’appliquer aux axes routiers importants, tels
que les routes principales en traversée de localités.
Le TF rejette également l’argument disant
que la mesure ne peut que générer de nouveaux bouchons, en
particulier à l’entrée d’une localité. Il se réfère à une
expertise selon laquelle une telle limitation de la vitesse a pour
effet de fluidifier le trafic. De plus, les passages piétons peuvent
être maintenus aux endroits stratégiques2.
C’est donc la santé et la sécurité de tous
qui doivent être privilégiées, songeant notamment aux centaines
d’enfants qui fréquentent les bâtiments scolaires et les lieux
d’accueil et de loisirs. Avec ces mesures, la qualité de l’air
s’en trouverait elle aussi améliorée.
Les postulants verraient bien que Blonay, à
l’instar d’autres communes vaudoises comme Aubonne, Lausanne,
Aigle, Vevey et peut-être bientôt Montreux, envisage d’instaurer
une zone de circulation à 30 km/h, au moins la nuit mais encore
mieux, jour et nuit (24 heures sur 24), mesure qui, à leurs yeux,
permettrait à la population de reprendre possession du village, de
retrouver une certaine tranquillité et de redonner à la localité
un visage digne d’un lieu de rencontres, favorable aux commerces de
proximité et où il fait bon vivre.
Nous estimons que le périmètre devrait être
assez large afin d’y inclure toutes les dévestitures qui se
raccordent aux tronçons des routes cantonales concernés, au cœur
du village et ses abords immédiats ; il s’agit donc des
routes cantonales RC 734c (traversée de Blonay) et RC 742b (Route de
Saint-Légier en direction de la Chapelle catholique de
Sainte-Croix).
A relever qu’une douzaine de commerçants du
centre de la localité ont d’ores et déjà manifesté tout leur
intérêt pour notre démarche fondatrice.
Conclusions
Au vu de ce qui précède, nous prions la Municipalité d’étudier l’opportunité de créer une zone de circulation à 30 km/h au centre de Blonay et ses abords, de faire une proposition allant dans le sens du présent postulat et de dresser un rapport au Conseil communal.
Vincent Beringhs
1
Arrêt IC_17/2010 du 8
septembre 2010
2
cf Ordonnance fédérale du
28 septembre 2001