Aigle,
le 29 novembre 2019

A la Municipalité d’Aigle

Monsieur
le Syndic,

Mesdames
et Messieurs les Municipaux,

Le
beau parc arborisé de Mon-Séjour comprend une dizaine de grands
arbres remarquables, ce qui en fait un poumon vert à la valeur
patrimoniale certaine, surtout lorsqu’on considère la Place de la
gare, distante d’une centaine de mètres, mais qui est presque
totalement dépourvue d’arbres, contrairement à ce que certains
citoyens avaient souhaité lors de la transformation de la place.

La
question de l’ouverture au public du parc Mon-Séjour a fait
l’objet d’une pétition de M. Louis Goy, qui, après déposition,
a fait l’objet d’une commission formée en nov. 2003, et dont je
faisais partie. Ladite commission tardant à se réunir et à
élaborer ses conclusions, j’ai exprimé en 2005 par écrit ma
position au sein d’icelle, qui se résume comme suit :

  • Oui
    à une zone réservée aux petits enfants de la garderie
  • Oui
    à une ouverture au public au moins pendant le jour, sur au moins la
    moitié de la surface du parc arborisé
  • Pourquoi
    ne pas réserver une zone tampon destinée aux athlètes de l’UCI,
    entre le public et les enfants de la garderie ?

Le
rapport final rédigé par le rapporteur M. Y. Prêtre a été publié
le 18 mai 2006. Il reprend en principe les trois souhaits précités
et insiste sur la valeur patrimoniale du parc. Après votation au
sein du CC, la Municipalité a inclus le parc dans une étude plus
globale des parcs arborés aiglons, ce qui est une façon de « noyer
le poisson », puisque rien n’a bougé à Mon-Séjour depuis
lors.

Il
est alors d’autant plus curieux que notre Municipalité tire
soudainement le signal d’alarme et réclame l’abattage urgent de
trois grands arbres sains. La présence des travaux voisins pour le
futur giratoire a pu jouer comme déclic, mais n’est en aucune
façon un justificatif.

Les
trois arbres incriminés sont là depuis plus de 50 ans et n’ont
causé aucune nuisance et aucun accident à ma connaissance. Si des
branches sont jugées dangereuses, on peut les tailler sans qu’il
soit nécessaire d’abattre l’arbre entier.

Un
mot au sujet du mur bordant le parc, qui serait poussé par les
racines desdits arbres. Plutôt que d’abattre un ou plusieurs
arbres, il existe d’autres solutions : aménager une section
de mur « flottante » qui ne soit pas menacée par les
racines ; ou modifier le mur afin qu’il entoure par derrière
ces arbres ; ou enfin abattre le mur dans la perspective
d’ouvrir le parc au public, conformément aux dires même du
syndic.

Cela
fait donc aussi plus de 50 ans que les rails de l’AL ne sont pas
menacés par les racines évoquées. Ceci
est à mettre en perspective avec l’enlèvement de l’AL de la rue
de la Gare, qui devrait intervenir d’ici une dizaine d’années –
ou moins, selon l’urgence accordée à cette transformation
urbanistique de notre bonne ville d’Aigle.

Mon
opposition se fonde aussi sur un paradoxe : d’une part la hâte
panique de cette menace d’abattage, et de l’autre, la lenteur de
l’avance du dossier « enlèvement de l’AL de la rue de la
Gare ». C’est une forme de double langage, ou de double
rythme de planification qui sont choquants.

En
résumé, mon opposition est soutenue par deux arguments :

  • La
    valeur patrimoniale incontestable du parc considéré dans son
    ensemble, et qui comme tel devrait dans les meilleurs délais
    profiter à toute la population aiglonne.
  • La
    possibilité de remplacer un abattage pur et simple par une taille
    là où c’est nécessaire, ainsi qu’une action sur le mur, selon
    les variantes évoquées plus haut.

Jean-Marc
Aubert