Les Verts déposeront demain deux interventions au Parlement pour pallier les manques actuels de réponse adéquate au besoin exprimé par patient-e-s et soignant-e-s d’un développement accru des médecines complémentaires. Un service ad hoc autonome au CHUV et des mesures, notamment règlementaires devraient garantir l’égalité d’accès au soin et prémunir les patient-e-s contre les risques de charlatanisme, tout en protégeant les professionnels des amalgames et de la concurrence déloyale.

Pour un service de médecines complémentaires au CHUV

Les Vaudoises et les Vaudois sont de fervent-e-s adeptes des médecines complémentaires. En 2009 déjà, ils plébiscitaient l’article fédéral soumis au vote plus que tout autre canton suisse, avec plus de 78% de OUI. Pourtant, la pratique des médecines complémentaires reste, au CHUV, hétéroclite et déstructurée. Chaque service décide, ou non, d’offrir des thérapies complémentaires, ce qui engendre la confusion et une importante disparité d’accès aux soins pour les patient-e-s. Le Centre de médecine intégrative et complémentaire (CEMIC) ne peut actuellement pas répondre au besoin de transversalité. Son développement tel qu’annoncé est trop cantonné au seul traitement de la douleur, alors qu’il ne bénéficiera toujours pas de l’autonomie nécessaire à une prise en charge coordonnée et efficace des soins nécessaires et demandés dans les services de l’hôpital. Par ailleurs, la formation des médecins dans ce domaine a été fortement péjorée depuis la dernière rentrée universitaire. Face à ce constat alarmant, les Verts proposent, sur le modèle de ce qui avait été fait en 2002 pour les soins palliatifs, la création d’un service de médecine complémentaire et intégrative qui permette de répondre à la forte demande de la population vaudoise et de rétablir l’équité d’accès au soin.

Pour un règlement anti-charlatans

Alors que les dérives d’un praticien prétendant pouvoir « soigner l’homosexualité » ont récemment fait la Une des journaux vaudois, l’événement met en lumière la carence actuelle du système vaudois en matière de régulation des médecines complémentaires. Ce n’est aujourd’hui plus acceptable : les Vaudoises et les Vaudois recourent toujours plus à ces thérapies et doivent être protégé-e-s. Par ailleurs, les médecines complémentaires n’ont plus à faire la preuve de leur efficacité et nombre de praticiens correctement formés devraient pouvoir voir leur travail reconnu et validé. Du point de vue de l’Etat intervenir afin d’éviter les abus, notamment pour les thérapies remboursées par une assurance complémentaire, a un intérêt évident. Les Verts demandent donc qu’à l’exemple d’autres cantons déjà, le Canton de Vaud se dote d’outils lui permettant de mieux réguler l’offre de médecine complémentaire.

Par ces dépôts, les Verts souhaitent contribuer à adapter le système de santé au 21ème siècle. Il est temps d’entendre les besoins des soignant-e-s et des patient-e-s d’accompagner la médecine allopathique par des thérapies complémentaires efficaces qui renforcent la rémission et la prévention, et donc, au final, contribuent à une meilleure qualité de vie.