Simple question

L’État de Vaud possède plusieurs domaines, dont celui des Etablissements de la plaine de l’Orbe, qui est le plus grand du canton, et même un des plus grands domaines étatiques en Suisse.

Lors de plusieurs débats pléniers du Grand Conseil, le Conseil d’État a exprimé sa volonté de travailler ses terrains agricoles de manière plus écologique, et notamment d’expérimenter des techniques innovantes afin d’offrir une expertise profitable aux métiers de la terre concernant les alternatives aux OGM et phytosanitaires de synthèse. On peut envisager de la production biologique, mais aussi de l’agroforesterie (ou « forêts comestibles ») ou de la permaculture.

Les EPO ayant l’avantage de regrouper surface de production agricole et main d’œuvre, j’ai l’honneur de poser au Conseil d’État la question suivante :

Dans quelle mesure le Conseil d’État s’est-il engagé ou a-t-il l’intention de s’engager afin de passer le domaine des EPO à l’agriculture biologique ou toute autre technique écologique ?

Réponse du Conseil d’Etat

Le domaine agricole des Etablissements de la Plaine de l’Orbe (EPO) est le troisième domaine agricole de Suisse,
avec une surface agricole de 384 hectares, quasiment d’un seul tenant. Ce domaine agricole est extrêmement
diversifié tant dans ses débouchés que dans ses productions, avec notamment des grandes cultures, de l’élevage,
de l’arboriculture fruitière et de la viticulture.

Cette exploitation agricole répond aux différents besoins des EPO : en premier lieu, elle satisfait en partie les
objectifs d’occupation et de réinsertion des personnes détenues en offrant des places de travail dans les ateliers.
En outre, la production d’aliments (pomme de terre, jus de pomme, production animale, œufs, …) à destination de
la cuisine des EPO est un axe fort du domaine.

L’ensemble de l’exploitation respecte les normes des prestations écologiques requises (PER) et une partie des
productions font actuellement l’objet d’adaptations afin d’inscrire prochainement le domaine en IP-Suisse. Il est à
noter que les grandes cultures sont déjà inscrites au programme PestiRed visant à réduire l’utilisation de pesticides
chimiques de synthèse. Parmi les autres projets lancés ces dernières années, citons : réduction importante de
l’utilisation des produits phytosanitaires, plan de désherbage mécanique, réalisation d’un projet d’agroforesterie,
aménagement temporaire d’escales pour oiseaux limicoles, amélioration des conditions de détention des bovins,
notamment. Ainsi, le domaine agricole des EPO a déjà entamé sa transition, depuis plusieurs années, vers une
agriculture plus durable.

Au vu de ces nombreux atouts et afin de poursuivre les démarches déjà entreprises par le SPEN vers une agriculture
respectueuse de l’environnement, le Département de l’environnement et de la sécurité a mandaté une étude visant
à mieux évaluer les potentiels du site à l’aune de trois objectifs : une exploitation agricole exemplaire sur le plan
agro-écologique, qui participe à la réinsertion des personnes détenues tout en contribuant à la couverture des
besoins alimentaires de l’établissement. Cette analyse prend en compte les contraintes sécuritaires importantes
d’une exploitation agricole sise dans un établissement pénitentiaire.

Les pistes de travail issues de ce mandat ont fait l’objet de premiers échanges internes, notamment avec le SPEN,
la DGE et la DGAV. Elles seront approfondies au cours de ces prochains mois et devraient aboutir sur des projets
concrets permettant d’orienter encore davantage le développement de ce domaine agricole vers une production
plus respectueuse de l’environnement.