Postulat

En accord avec notre Constitution cantonale, qui précise à son article 54 que « l’État et les communes favorisent la pratique du sport », le Département de l’économie, de l’innovation et du sport (DEIS) s’est attelé depuis plusieurs années à valoriser la pratique du sport. De même, le DJFC (désormais DEF), en accord avec l’article 53 de la Constitution, n’a pas ménagé ses efforts pour soutenir la vie artistique et culturelle vaudoise.

Pourtant, lorsque l’on regarde concrètement les mesures particulières prises pour les artistes, sportives et sportifs d’élite au gymnase, on peut se rendre compte que les étudiantes et étudiants ne sont pas toutes et tous logé-e-s à la même enseigne.

Si les élèves qui souhaitent préparer un certificat de maturité gymnasiale parallèlement à la pratique d’un art ou d’un sport à haut niveau peuvent bénéficier de classes spéciales, il en va autrement pour les élèves de l’école de culture générale (ECG) ou de l’école de commerce (EC), qui ne peuvent bénéficier, sous conditions, que d’un horaire allégé ainsi que de congés ponctuels pour des stages d’entrainement ou des compétitions. Dans ces deux derniers cas, ce sont les directions d’établissement qui évaluent la demande et non la Direction générale de l’enseignement postobligatoire (DGEP), comme cela se fait pour les élèves de la voie maturité qui aspirent à intégrer les classes spéciales du Gymnase Auguste Piccard.

Cette différence de traitement peut interpeller, dans un canton qui a fait de la promotion des sports et des arts un élément cardinal de sa politique.

Le cas de Zoé Claessens – médaillée d’or aux Championnats d’Europe de BMX 2021 et médaillée d’argent aux Championnats du monde de BMX 2022, ce qui en fait l’une des plus grandes athlètes vaudoises actuelles – est révélateur de ce problème. Durant son parcours gymnasial en voie diplôme, qu’elle a tout juste terminé en juillet 2022, elle a rencontré un nombre incalculable d’obstacles pour concilier son emploi du temps de gymnasienne et sa carrière de sportive d’élite.

Ses cours débutant en général vers 8h et se terminant vers 17h, elle devait réviser, de son propre aveu, la matière pour les tests et devoirs à la pause de midi ou après 22h, puisqu’elle avait quasiment quotidiennement des entrainements de BMX ou de musculation de plusieurs heures après son gymnase. Cette situation peut engendrer un stress inutile, générer de la fatigue et impacter fortement la vie sociale, avec un impact certain sur la santé mentale de l’athlète.

Dès lors, il apparait pertinent de questionner le Conseil d’État, respectivement le DEF, sur cette inégalité de traitement entre les différentes filières gymnasiales, voire d’étendre la réflexion à la formation professionnelle.

Aussi, fort de ce qui précède, les signataires du présent postulat demandent au Conseil d’État d’évaluer la possibilité d’ouvrir les classes spéciales aux étudiantes et étudiantes de toutes les filières gymnasiales (maturité, ECG et EC) ainsi que, dans la mesure du possible, aux écoles professionnelles. À défaut, des mesures alternatives et supplémentaires devraient être mises en place afin de renforcer le sport-études/arts-études pour les élèves de l’école de culture générale, de l’école de commerce et de la formation professionnelle.