Interpellation

Protégeons 30% du territoire en faveur de la biodiversité – comme 190 Etats s’y engagent

A Montréal, plus de 190 Etats viennent de s’accorder pour protéger 30% des zones terrestres et des eaux intérieures, des zones côtières et marines, pour les gérer et conserver efficacement d’ici 2030. Les réseaux d’aires protégées seront reliés étroitement, afin d’éviter la sixième extinction de masse. Aux côtés des autres pays, la Suisse s’engage à restaurer 30% des terres dégradées, à réduire de moitié le risque des pesticides et des produits chimiques néfastes, à éliminer à terme la pollution plastique. Les pays riches libéreront 30 milliards de francs par an pour les Etats du Sud mondial. Des indicateurs permettent de vérifier la réalisation de l’accord, adopté sous l’égide des Nations Unies.

Cet été, notre Grand Conseil unanime (2 abstentions) a approuvé une loi forte en faveur du patrimoine naturel et paysager. Le canton dispose désormais d’instruments contemporains pour rétablir les écosystèmes, garantir une infrastructure écologique fonctionnelle et pérenne, conserver et promouvoir les milieux naturels, la flore et la faune indigènes, etc. Ses surfaces protégées sont encore loin toutefois de constituer 17% de son territoire (objectif fédéral), et les aires naturelles à titre de corridors fonctionnels n’atteignent pas les 13% complémentaires, pour relier les réservoirs de diversité et permettre aux espèces de se déplacer d’une région à l’autre.

Nous posons dès lors les questions suivantes au Conseil d’Etat :

  • Le canton a-t-il l’intention d’appliquer sur son territoire le «pacte de paix avec la nature» approuvé à Montréal en décembre 2022 ?
  • Les instruments et modalités de la nouvelle loi sur la protection du patrimoine naturel et paysager pourront-ils protéger 30% des surfaces terrestres et lacustres vaudoises, incluant les aires de corridors fonctionnels ?
  • Si non, quels moyens et mesures complémentaires permettront-ils de contribuer à notre échelle aux objectifs mondiaux adoptés ?