Postulat

Les événements traumatisants majeurs comme la fusillade au parlement de Zoug, les attaques terroristes contre Charlie Hebdo ou le Bataclan, les accidents ferroviaires de Lac-Mégantic au Québec et d’Éséka au Cameroun, l’accident de train à Granges-Marnand, montrent à chaque fois la nécessité de fournir une aide psychologique d’urgence immédiate et sur site. Même lors d’événements d’ampleur plus restreinte, cette aide psychologique a tout son sens – l’accident de personne lors d’un entraînement de la cérémonie d’ouverture des JOJ avec de nombreux témoins, un accident de voiture ou l’incendie d’un appartement en sont des exemples. Ces événements aux échelles macro, méso ou micro offrent aussi après coup des enseignements très utiles pour améliorer continuellement la délivrance de cette aide nécessaire.

Dans le canton de Vaud, l’aide psychologique d’urgence immédiate et sur site est une prestation :
– Fournie par 5 organismes (CelPsyDIAM, CPV, AVP-Police, ESU, EMUS)
– Dirigée par 5 directions (CelPsyDIAM, CPV, AVP-Police, ESU, EMUS)
– Rattachée à 3 départements cantonaux (DIT, DES, DSAS) et 1 direction Sécurité et Economie de la commune de Lausanne
– Alarmée par 4 centrales (CET, FUS, CTA, CAE. Notons que CAE et CET se regrouperont au début 2022).
– Agissant sur 2 territoires séparés de facto (Lausanne, reste du canton)
– Couvrant 3 niveaux d’ampleur distincts (micro / meso / macro)
– Intervenant aussi bien sur le plan psychologique que spirituel.
– Gérée selon un nombre indéterminé de statuts administratifs des intervenants (forfait horaire, salarié, sur appel, de piquet etc)
– Suivant des directives d’intervention et standards de formation en matière d’aide psychologique d’urgence émises par le RNAPU

Face à cette fragmentation organisationnelle et territoriale, on s’interroge sur les possibilités d’inefficacité voire de dysfonctionnements durant la phases aigüe de l’évènement, c’est-à-dire durant les heures qui suivent l’évènement.

D’autres cantons ont identifié le problème et ont reformé leurs systèmes; citons le Care team du Canton de Berne ou l’unité neuchâteloise d’intervention psychosociale (UNIP) qui couvrent à la fois tout le territoire cantonal et tous les niveaux d’ampleur (micro, méso, macro), en interprofessionnalité.

Aux yeux des postulants, il semble qu’une organisation plus homogène réunissant les acteurs en une seule entité pour couvrir d’une manière efficace, efficiente et coordonnée l’aide psychologique d’urgence immédiate et sur site serait mieux à même de fournir la prestation et réduirait d’une manière significative les risques de défaillances. Il n’est pas impossible non plus que les coûts soient aussi réduits.

Ceci étant posé, les postulants ont l’honneur de demander au Conseil d’Etat de bien vouloir étudier la situation et de faire rapport sur l’avantage de reformer dans une seule entité cantonale l’aide psychologique d’urgence immédiate et sur site.