Interpellation

Les
révélations concernant Frederik Paulsen ouvrent un champ
d’investigation et une révision certainement nécessaire de son
statut dans le canton. Les Paradise Papers et l’enquête de 24
heures (édition du 22 février 2019) nécessitent des réponses
nouvelles du Conseil d’Etat.

  1. Quelles
    sont les réelles activités et les motivations de la société
    nommée Consulat Russe VD Limited, située dans les îles Vierges
    britanniques (!!), visant expressément à « renforcer
    les liens amicaux et promouvoir la coopération entre la Fédération
    de Russie et la Suisse en général, et le canton de Vaud (…) en
    maintenant des contacts étroits avec les dirigeants des deux
    pays
     » ?
  2. A
    la lumière des fuites issues des paradis fiscaux, comment réévaluer
    les séjours, visites, échanges en Russie, aidés logistiquement
    par le milliardaire décoré de l’Ordre de l’amitié par Poutine
    lui-même ?
  3. Sans
    faire souffler un esprit de guerre froide, ne doit-on pas examiner
    d’un œil rétrospectif différent la venue de sous-marins russes
    Mir dans le lac Léman en 2011 ?
  4. La
    maîtrise d’un empire entrepreneurial en terre vaudoise,
    hollandaise, scandinave mais surtout tapis dans les paradis fiscaux
    des Tropiques justifie-t-il vraiment un forfait fiscal ?
  5. Au
    sens de la circulaire 44 de l’Administration fédérale des
    contributions1,
    le milliardaire n’exerce-t-il pas personnellement une activité
    lucrative en Suisse, dans les conseils d’administration en
    particulier ?
  6. Comment
    comprendre l’absence d’activités rémunératrices dans le
    canton en regard de Ferring à St-Prex ou de la société mère Dr.
    Frederik Paulsen Foundation, que PwC puis Deloitte désigne dans
    leurs audits financiers aussi domiciliée à St-Prex au chemin de la
    bien nommée Vergognausaz 50 comme «ultime» propriétaire? Ou
    faut-il simplement regarder ailleurs vers les îles de Jersey ou des
    Bermudes, pour laisser accroire que rien n’est gagné ici ?
  7. L’optimisation
    fiscale d’un conglomérat de plus de 150 entreprises a-t-elle pu
    être entreprise « dans la plus stricte légalité et de
    manière parfaitement éthique et morale », selon les termes
    de l’avocat de F. Paulsen ?
  8. Des
    liens avec des oligarques et personnes impliquées dans les
    salons-lavoir du Laundromat ne devraient-elles pas être vérifiées ?
  9. Quelles
    mesures le Conseil d’Etat entend-il prendre désormais ?
  10. Les
    données financières insuffisantes, transmises jusqu’ici,
    n’impliquent-elles pas un traitement fiscal rétroactif (voire
    pénal) de Frederik Paulsen ?

Pierre Zwahlen

1
Au
chiffre 2.3 de la Circulaire 44, l’AFC a précisé ce qui suit :
« Exerce une activité lucrative qui exclut le droit à
l’imposition d’après la dépense, la personne qui pratique en
Suisse une profession principale ou accessoire de quelque genre que
ce soit et en retire, en Suisse ou à l’étranger, des revenus.
C’est en particulier le cas des artistes, des scientifiques, des
inventeurs, des sportifs et des membres de conseils d’administration
qui exercent personnellement
une activité lucrative en Suisse ».