Interpellation

De plus en plus de personnes s’intéressent à leur impact environnemental. La mobilité douce et la réduction des emballages sont des exemples de démarches que peut entreprendre la population pour viser un mode de vie plus durable et compatible avec les besoins environnementaux. De nouveaux procédés d’épuration nous amènent à nous interroger quand à la valorisation, notamment des déchets organiques. De plus en plus de personnes choisissent de s’alimenter uniquement de nourriture de qualité biologique, utilisent exclusivement des cosmétiques et des remèdes naturels. Ils sont susceptibles de s’intéresser à ce qu’il adviendra de leur corps, qui est lui-aussi un composant organique, après leur décès.

La crémation est très énergivore et polluante. L’inhumation est plus favorable, dans la mesure où cet usage permet une décomposition naturelle enrichissant le sol. Cependant ce processus nécessite beaucoup de temps et de place, les matériaux utilisés pour le cercueil peuvent également être potentiellement polluants et l’embaumement nécessite des produits chimiques artificiels.

Il existe une méthode assez innovante, l’humusation, qui consiste, dans des termes plus grossiers, à composter le corps. Le principe de base est de prévoir un emplacement où le corps est placé, dans un linceul biodégradable placé dans une fosse avec du broyat de bois. Après une année, le corps est décomposé et la famille peut, si elle le souhaite, récupérer la terre ainsi produite, par exemple pour planter un arbre en souvenir du défunt. Ce dernier aspect est intéressant pour les proches, dans le processus du deuil.

Néanmoins, l’humusation nécessite tout un savoir-faire et un cadre adapté, y compris sur le plan légal.

L’humusation est donc un moyen optimal, quoiqu’encore peu courant, pour permettre aux humains de réduire fortement leur impact environnemental lors de leur décès. Elle permet de limiter la place nécessaire pour les cimetières, avec des emplacements plus grands, mais réduits à une année.

Si les débats qui commencent à avoir lieu à ce sujet, peuvent générer quelque résistance culturelle, l’intérêt environnemental est néanmoins reconnu.

J’ai donc l’honneur de poser les questions suivantes au Conseil d’État :

1. L’humusation est-elle déjà possible sur le canton de Vaud ?

2. Si oui, dans quelle mesure, quel est son succès, quelles sont les difficultés rencontrées et quel bilan en fait le Conseil d’État ?

3. Si non, quelles sont les marges de manœuvre du Conseil d’État pour mettre en place cette possibilité et quel est son point de vue sur ce sujet ?

4. L’humusation entre-t-elle dans le programme de formation des entrepreneurs et entrepreneuses de pompes funèbres ?

D’avance, je remercie le Conseil d’État pour ses réponses.